Monument aux déportés

Publié le 21 Avril 2007

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Une sculpture bouleversante, représentant un homme, crane rasé, visage émacié par la malnutrition, les privation, l'enfermement. Le costume - chemise, pantalon et mules - rappelle celui des prisonniers des camps de concentration et des camps de travail allemands. L'attitude fige un moment d'incertitude. S'agit-il d'un instant où l'homme, perdu dans une rêverie regarde le ciel, s'oublie, s'évade de l'enfer où il est (moment d'espoir)?  Tente-t-il d'échaper au regard du mirador, se collant contre un mur pour ne pas être vue ? Est-ce le moment d'abandon avant d'être fusiller ? ... Des noms en lettres dorées sont inscrits sur le coté de la stèle, comme une formule magique ou une prière.

La dédicace aux pieds du monument (récemment fleuri), est : "A la mémoire des meldois déportés, fusillés, et victimes des bombardements - Guerre 1939-1945"
 

Rédigé par F.B.

Publié dans #730 Art Urbain

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B
Je persiste, pour avoir lu pas mal de choses sur le sujet (le summum étant bien entendu le "si c'est un homme", de Primo Levi.<br /> <br /> Les Nazis donnaient des instructions catégoriques pour ne pas gaspiller les munitions en ce qui concernait les "sous-hommes" (et aussi parce qu'ils en manquaient). Dans certains cas, la balle dans la nuque était admise, pour "faire vite".<br /> <br /> La pendaison publique avait une valeur "pédagogique", puisqu'elle s'effectuait en présence de l'ensemble des détenus et que le condamné était conduit à la potence par ses compagnons de misère (contraints parfois de constituer un orchestre) - voire exécuté par l'un d'eux. <br /> <br /> Ce monument évoque pour moi la désespérance absolue, le vide de la pensée qui devait saisir ces martyrs contraints de devoir parfois renoncer à toute part d'humanité pour survivre. Il gagneraià être un peu mieux entretenu.
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B
Ce n'est en tout cas pas le moment d'abandon avant d'être fusillé. On ne gaspillait pas de munitions pour les sous-hommes dans les camps: c'était soit le gazage en masse, soit la corde pour le détail.
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F
C'est le mur qui fait penser a une exécution. Et je ne serais pas si catégorique sur l'exécution des prisonniers des camps. Tous n'étaient pas logés à la même enseigne, et sans insister sur les détails sordides, il ne me semble pas impossible que certains aient été passés par les armes... Enfin l'attitude assez ambigue de la sculpture, entretient pour moi un certain mystère, et génère différentes grilles d'interprétation, d'émotion, de ressentis. En ça l'oeuvre est réussie et assez belle. Peut-etre mal placée dans un recoin de la place Henri IV (peut-être même moin bien placée que les toilettes publiques évoquée plus loin !).