Compte rendu du Conseil Municipal du 20 septembre 2007

Publié le 3 Octobre 2007

J'ai mis un peu de temps à rédiger cette note, que les impatients veuillent bien m'en excuser, je suis pas mal occupé ces derniers temps et j'ai donc tendance à délaisser un peu le blog.

Bon. Passons au compte rendu de ce Conseil Municipal du 20 septembre

Peu de choses à dire. Une 30aines de points exposés lors de la séance, mais une seule question a réellement occuper les esprits : la situation de l'OPAC de Meaux, et la question du logement social à Meaux.



Lors du conseil c'était surtout de la gestion de l'OPAC dont il était question. D'ailleurs la moitié du public présent au conseil étaient des employés de l'OPAC.
Jean François Parigi, premier adjoint, s'est chargé d'exposer le bilan du plan de redressement de l'OPAC de Meaux, destiné à rétablir la santé financière de l'organisme HLM. Beaucoup de chiffres. Beaucoup de statistiques. Beaucoup de choses techniques pas forcément compréhensibles, même en ayant les documents commentés sous les yeux. Un bilan que l'on retiendra "positif" vis a vis de la gestion de l'OPAC,  et du travail réalisé sur le dossier depuis quelques années maintenant. Mais aussi l'image d'une problématique bien plus complexe qu'il n'y paraît et appelant à de nombreux questionnements, et notamment celui-ci : quelle politique du logement à Meaux ?

D’après Jean François Parigi, l'OPAC très déficitaire depuis environ 10 ans, a vu ses comptes s’améliorer au point de quitter le rouge et ce dés 2008 (allant même jusqu'à afficher des "bénéfices" ?!). L’objectif qui avait été fixé est donc presque atteint : les finances de l’OPAC sont rétablies, et dés l’année prochaine l’OPAC pourra fonctionner comme elle devrait, en autofinancement. 

Ce bilan, et ce résultat surtout, c'est la somme de facteurs pas forcément en liens les uns avec les autres, et donc pas forcément tous pertinents. Ainsi si le remboursement des emprunts, les investissements, une hausse ou une baisse des loyers, la diminution du nombre d’employer de l’OPAC, la perception de subventions d'Etat ou la vente d'une partie du patrimoine… influe directement sur les finances de l'organisme HLM, la vacance des appartements notée comme déterminante, est pour le coup très discutable. Parce que la vacance a été aussi une démarche "volontaire" de la politique de la ville, et de celle de l’OPAC, parce que si on voulait détruire les barres et les tours de Beauval et la Pierre Collinet il fallait bien vider ces bâtiments de leurs occupants. Donc elle a laissé pourrir la situation de vacance des appartement (comme elle a cessé un temps de s’occuper de l’entretiens de certains bâtiments). Cette politique est discutable mais ce n'est même pas le sujet ici. Le facteur vacance est important dans la gestion d'un parc de logement HM (mieux vaut que les appartements soient tous loués et bien occupés), mais quant à le mettre au bénéfice du résultat présenté... j'émet une grosse réserve.

Enfin bref, voilà ce qu'il faut retenir : les finances de l'OPAC vont mieux !

Mais peut-on faire de ce résultat - dont le mérite revient entièrement à la municipalité et son implication au coté de l'OPAC de Meaux (travail de longue haleine et sans nul doute une très bonne chose) - une politique du logement ? Est-ce que ce résultat peut effacer toutes les questions, y compris celles posées par l'opposition municipale (en partie à juste titre) ?



La question du logement à Meaux

Il faut signaler que le logement est un sujet très politisé, et surtout à Meaux on le voit en conseil municipal, chaque partie, chaque fois que le sujet reviens sur la table, campe sur les mêmes positions, radote le même discours…
Quand Artur Jorge Bras vient à la fin de l'exposé interroger la majorité municipale sur le fait qu'il n'est pas prévu de logement social sur les grandes opérations immobilières de l'avenue de la Marne ou des Hauts de Chantereine (et ça il l'avait déjà dit au précédent conseil, et au conseil d'avant, et encore au conseil d'avant...), certes il n'a pas tort, mais il est complètement hors sujet. On peut comprendre son erreur, mais il n'était pas question lors du dernier conseil du logement social et du rôle de l'OPAC de Meaux, mais seulement des finances de l'organisme HLM. En même temps comme je l'ai dit on pouvait croire que les résultats présentés par la municipalité étaient ceux de sa politique d’habitat en matière de logement social.

De fait majorité municipale et oppositions ne s'entendent pas sur le sujet, alors qu'elles auraient tout intérêt à le faire. Comme elles auraient intérêt à se poser d'autres questions sur le logement... et peut-être les vraies !

L'actuelle municipalité, mais la précédente (Jean Lyon) aussi, ont du faire face à la charge et au problème réel d'un parc de logement HLM qui suffoque la ville, avec encore près de 80% de logement social aujourd'hui rien que sur le quartier de Beauval (50% sur le territoire de Meaux), alors que les chiffres devraient plutôt tourner autour de 30% maximum de logements social "pour la commune" !

Baisser les chiffres du logement social est une nécessité. L'une des erreurs de l'opposition à ce sujet est quand même de s'accrocher à tout prix à ce patrimoine dont il faut se rendre compte quand même qu'il a fait son temps : on a construit dans l'urgence et on a construit pour 30ans. Voir Beauval se transformer aujourd’hui, et notamment par les destructions des bâtiments, est dans l'ordre normal des choses. Il n'y a même pas à faire de sentimentalisme dessus. Par contre les solutions trouvées par la municipalité ne sont pas entièrement satisfaisantes.

L'une de ces solutions : ramener un parc d'habitat privé. Et même plus que ça, ramener à Meaux une catégorie d’habitant « aisés ». Le type même du cadre moyen. Bonne chose pour la ville qui va voir son niveau de vie augmenter. Mais la façon dont s'y prend la municipalité pour capter de nouveaux habitants plutôt aisés, tend à la création de quartier uniquement "bourgeois", sorte de "ghettos de riches" dénoncés régulièrement par l'opposition (c'est le cas pour les Hauts de Chantereine, le quartier Luxembourg dans sa dernière phase, l'avenue de la Marne, le centre ville...) A juste titre parce que dans une ville déjà très marquée socialement dans son espace même, on accentue encore l'écart entre les pauvres d'un côté et les riches de l'autre. Et le phénomène est accru par ce choix de la municipalité. Pourquoi avoir évacué tout logements sociaux des programmes de promotion immobilière en cours ?
C’est le choix aussi de reconstruire au même endroit (c'est a dire à Beauval) tous les programmes de logements sociaux. Un exemple de cette logique qui me semble une erreur : la constructions de petits collectifs HLM au bout des squares du quartier A (sur les anciens parking). Personne n’en n’a vraiment rien dit, pourtant…

La municipalité a réussi à mettre (difficilement) de la mixité dans les programmes qui se réalisent sur Beauval. Mais la mixité est complètement absente des opérations qui se font sur le reste de la ville : pourquoi ? Je soupçonne le "Mais on ne va pas se mélange pas avec ces gens là !" (ce qui est entendu autant chez les uns que chez les autres). L'impression aussi que sous la dénomination « logement social » se cacherait le péjoratif "cas sociaux". Ce qui est faux. Même si il y en a aussi. Presque 70% des français sont susceptibles de postuler à une HLM ! Un locataire d'HLM c'est autant le travailleur à petits ou moyen revenus, que l'étudiant, que la personne âgée qui perçoit une petite retraite, que le célibataire, que le parent seul, que le jeune couple qui démarre dans la vie, etc. Le logement social n'est pas une tare ! Mais l'image dure en ce sens il me semble...
De fait la majorité municipale pourrait, si elle voulait, faire acheter par l'OPAC de Meaux quelques appartements dans les opérations privées, ou faire inclure dans les programmes immobiliers une règle simple : 1 ou 2 logements sur 10 construits sont un logement social. Et ceci quelque soit la typologie d'habitat : appartement en petit collectif, maison de ville ou pavillonnaire...  Cette mixité manque à Meaux et ce, à mon avis, pour la raison que j'ai évoquée.



Autre chose : le rôle des autres communes dans cette situation.

Et c'est vrai qu’une solution pourrait consister à voir se développer du logement social aussi hors des limites communales. Mais là se pose une question : Pourquoi si la solution a une meilleure politique du logement social peut passer déjà par l'intercommunalité, est-ce qu'aucune disposition n'a été prise en ce sens par la CAPM ? Quand Jean François Copé (pendant la séance) interpelle l'opposition en disant : « regardez ce qu’ils en pensent du logement social à Trilport ! », son argument, outre le fait qu'il est purement politicien (ce sont toujours les villes de gauche : Chelles, Trilport, La Ferté... qui sont montrées du doigt), ne tient pas ! N'est-il pas président de la CAPM et à ce titre n'a-t-il pas la possibilité de réunir autour d’une table les maires de la communauté d'agglomération pour réfléchir sur la question du logement social ? Parce que ça les concerne aussi !



La question du logement n'est pas facile. Et d’ailleurs j’aimerais inviter les élus locaux et les acteurs du logement à se réunir, et à vraiment plancher sur la question. Aujourd'hui la politique en matière de logement pour Meaux et sa région ne sont pas clairement définies, même si on peut en deviner certains enjeux. Et puis il ne faut pas non plus oublier dans cette histoire le rôle de l’espace public. Si on peut faire cohabiter les gens ensemble on ne peut pas les forcer à vivre ensemble. Là ou les gens se rencontre c’est moins dans leur hall d’immeuble que dans la rue ! et qu’est-ce qui est fait pour les gens dans l’espace public ?


(à suivre, toujours suite au Conseil Municipal du 20 septembre : "Brèves de conseil")

Rédigé par F.B.

Publié dans #350 Conseils Municipaux

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G
Question logement à Meaux, il y a un grand parking sous l'école luxembourg qui se libère semble t ilil serait sur le point d'être ferméboulette?à première vue, construire un parking sous une école maternelle ce n'est pas très "vigipirate" !si vous avez plus d'infos
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