Danse contemporaine hier au CCL : Babel (par la troupe Najib Guerfi)

Publié le 7 Mars 2007

Je n'ai pas souvent l'occasion d'aller voir des spectacles de danse contemporaine. En tombant sur un jeu concours sur le site de 77FM, où la radio proposait de gagner des places pour une représentation donnée au CCL, je me suis dit "pourquoi pas... Ce sera l'occasion !". J'ai donc répondu à la question posée, laissé mes coordonnées, mais n'imaginais pas un instant pouvoir gagner : il faut vous dire que je fais parti des gens qui ne gagnent jamais rien aux jeux... ce qui fait que je n'en reviens toujours pas d'avoir été touché par la bonne fortune, pour une fois... Enfin ça ne reste que 2 places pour un spectacle de danse ! ^^

Bref, me voilà donc parti pour assister à la représentation de Babel, spectacle de danse et création de la compagnie
Najib Guerfi (
http://www.cie-najibguerfi.com/)


Babel, est directement inspiré par un mythe très ancien, repris dans la Genèse, sur la fondation des langues humaines : "Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent. Ils se dirent l'un à l'autre : Allons ! Faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. Ils dirent encore : Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. L'Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l'Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu'ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu'ils auraient projeté. Allons ! Descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la Ville."
(Genèse 11.6 LSG)

Le spectacle reprend donc cette histoire en une suite de tableaux. Les danseurs, 4 en scène (2 hommes et 2 femmes), soutenus par la musique, au début dansent en harmonie. Le ton est plutôt à s'amuser. Puis on les voient évoluer sur une structure échafaudage : la construction commence. Et puis le noir. Chaque danseur est isolé dans un carré de lumière. Chacun danse tour a tour sa propre danse. Ils ne se comprennent plus. S'en suive la séparation, l'isolement, le combat. Mais avant la fin l'harmonie se reconstruit peu à peu. Car le message que nous fait passer le chorégraphe tient dans le fait que la danse, le corps, est le langage sans mot qui nous est commun à tous.

J'ai beaucoup aimé ce spectacle. Même si j'ai eu du mal à rentrer dedans les premières minutes. J'ai trouvé les chorégraphies très inventives, par le métissage des gestuelles et les références à la danse moderne, au Hip hop, à la danse traditionnelle indienne (le spectacle est une commande de l'ambassade de France de Malaisie)... Le tout soutenu par une mise en scène dépouillée, la plupart du temps c'est la lumière qui crée l'ambiance, et une bande son originale mixant dub, hip hop et sonorités asiatiques. Je regrette ne pas avoir fait de photo, tellement les éclairages s'y prétaient... enfin si j'ai tenté à la toute fin...



Le spectacle n'est pas égal, il y a des longueurs parfois, et puis des moments superbes, comme ce solo de Najib Guerfi sur les onomatopées scandées par l'autre danseur : les percussions vocales que l'on appel aussi "Konnakol" je crois - un exemple sur Youtube ;
http://www.youtube.com/watch?v=uGTuaj4YLuU . Un véritable morceau de bravoure (improvisé ?)

Satisfait donc de la soirée passée au théâtre. Avec un bémol quand même : il y avait beaucoup de scolaires dans la salle (des lycéens, pas mal de fille), et (trop) enthousiastes parfois. Peut-être le problème de ce spectacle, coincé entre spectacle pour public sage du théâtre institutionnalisé et image de show hip hop (style « battle »). Autrement dit, certaines personnes qui avaient payé leur place plein tarif n'ont pas tellement apprécié les papotages et les braillement de deux ou trois gamines surexcités (et peut être pas intéressées) pendant la représentation! (Pourtant j'ai déjà vu pire).



Avant le soirée j'ai assisté pendant 3/4 d'heure à l'une conférence du cycle sur l'art contemporain (dont j'ai déjà parlé ici), qui était donnée salle du Manège (à l'intérieur du CCL). La conférence de ce jour avait pour sujet entre autre 
Matthew Barney (
http://www.cremaster.net), un artiste qui me tient beaucoup à coeur. Mais j'ai été déçu par la présentation qu'en a fait la conférencière, que j'ai connue bien plus captivante ! Je crois qu'elle s'est quelque peu perdue dans le résumé de l'univers "très dense" mais passionant de Matthew Barney. Il y a des chances que si les personnes présentes ce soir là ne connaissaient pas déjà l'artiste, elles aient été rebutées par son univers. Dommage...



Après le spectacle j'avais une petite faim et j'en ai profité pour tester la nouvelle enseigne qui a remplacé la pizzeria Niccoso (Place du Marché, face à la Médiathèque) :
Speed Rabbit Pizza (http://www.speedrabbitpizza.com/). La pizzeria récemment ouverte était déserte (on était en pleine semaine). Mais j'ai été content de ce qui m'a été servi, de l'ambiance (plus jeune et fun que l'ancienne pizzeria), et des prix pratiqués (surtout pour les desserts !). Je vous la recommande donc ! ;-)





PS : le CCL ce n'est pas le centre commercial Leclerc, mais le Centre Culturel Luxembourg !

Rédigé par F.B.

Publié dans #790 Arts du Spectacle

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P
Encore un endroit cher à mes souvenirs qui disparaît, la pizzeria niccoso. Certes, la déco était kitsch mais les serveurs étaient vraiment sympa, c'était notre lieu de rdv du week end pour commencer la fête, en bande, un peu turbulent et toujours bien accueilli avec de nombreux fous rires. Et surtout c'était bon et pas cher. Maintenant place au lapin pressé bof moins charmant qd même.
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