Comme un 11 novembre...
Publié le 13 Novembre 2006
Samedi je me suis cru un samedi normal. J'ai oublié que c'était un jour férié. Comme ça ! Comme si ça n'arrivait qu'à moi... Je prend le bus, m'étonne de son retard. Je voulais faire deux trois courses, mais les magasins étaient fermés. Et pourquoi la rue commerçante était déserte ? Je voulais aller me détendre un peu en allant un peu nager à la piscine (porte close). Il m'aura fallut tout ça pour réaliser qu'on n'était pas un samedi normal.
Je devrais être un peu honteux, mais en même temps je n'ai jamais compris ce qu'on célébrait ou commémorait en ce jour du 11 novembre. Enfin si il s'agit de l'armistice de 1918, mettant fin à la Grande guerre. Cette guerre du "plus jamais ça". Et puis ? Je ne sais toujours pas ce que l'on commémore en ce 11 novembre. La guerre. La bêtise humaine. Les haines stupides. Les tombés pour la France. Les poilus qui ne sont jamais revenus (ça leur fait une belle jambe). Les poilus qui sont revenus et qui ne sont plus que 4 aujourd'hui (à eux aussi ça leur fait une belle jambe). J'ai un grand père qui a fait la guerre d'Algérie, et son grand père qui est mort en 1914 dans les tranchées. J'ai un grand père qui à été sur le front en 1939 (il est né en 1914), et fut fait prisonnier en Allemagne. Les guerres qu'ils ont faites, ils n'en parlent jamais. Pas plus que les femmes de ma famille qui les ont vécues. Sauf exception... mais de devoir fuir sa maison quand on est un jeune enfant, s'inquiéter de savoir si son mari reviendra du pays lointain où on l'a envoyé, voir les rafles, se faire prendre ses dernières affaires, vivre dans la terreur des sirènes et des explosions... ça je ne peux pas me l'imaginer ne serait-ce qu'un instant. Je ne veux pas l'imaginer. Quant à le vivre.
Le 11 novembre, c'est un rappel pour certains, comme la stèle, le monument au mort, les mémoriaux, ou la sirène qui résonne chaque premier mercredi du mois (même si ce n'est pas sa seule destination). Une douce terreur désactivée plane sur la ville, qu'on nous injecte comme un vaccin, mais qui ne ferait plus effet... de moins en moins.
Samedi, je me suis cru un samedi normal.