Aménagement du pont Jean Bureau : mon inspection des travaux finis
Publié le 10 Novembre 2006
Bon alors comme d'habitude "Oui, mais !"
Oui c'est vraiment mieux. Les trottoirs avec une largeur confortable, qui rend plaisant le passage sur ce pont (qui ne l'était pas avant).
Oui aux pistes cyclables aussi, même si j'ose émettre un doute sur la politique des pistes cyclables à Meaux (vous commencez à connaître mon avis je pense). Je vous renvoie à cette interview du directeur de l'urbanisme, Philippe Leterme, sur 77FM :
http://www.77fm.net/modules/news/article.php?storyid=506
Oui, aussi, aux passages piétons créés.
Oui, donc dans les grandes lignes, mais non dans le détail qui laisse un goût de "bâclé", de brouillon (ça m'arrive aussi...). Alors vous me direz, "c'est du détail !" Oui, mais le détail est souvent plus important que l'on croit. Le souci du détail fait entre autre la qualité d'un travail, évite par la suite de mauvaises surprise, satisfait l'oeil, rend un ouvrage "complet...
Quels sont donc les détails incriminés? (selon moi bien entendu)
Commençons par le plus insignifiant peut-être : les matériaux utilisés pour le revêtement de sol. Alors que l'on a utilisé un enrobé noir pour les trottoirs, on a signalé les pistes cyclables avec du compresol (sable fortement tassé et teinté) beige. Pourquoi ne pas jouer l'unité des sols comme la mairie le fait pour le mobilier urbain, et avoir choisi un enrobé rouge pour les trottoirs ? (comme pour les quais par exemple, mais plus généralement les espaces dédiés aux piétons (pavés de béton rouge du centre ville, pierre granite du faubourg Saint Nicolas). Pour les pistes cyclable, outre le matériaux (qui pourrait être là tout simplement un enrobé noir, comme sur route), et je l'avais déjà exprimé précédemment, je ne comprends pas pourquoi avoir voulu la dissymétrie dans la conception de l'aménagement (une piste sur trottoir, une autre niveau route)! Il n'y avait aucune raison pour faire comme cela a été réalisé. Ou qu'on m'explique ! Je ne parlerais pas de la façon dont se terminent ces pistes cyclable, "aujourd’hui" assez dangereux !
Les passages piétons sont un vrai plus. Mais là encore le détail gâche un peu le plaisir. Pourquoi avoir voulu faire une traversée en deux temps (comme face à la médiathèque par exemple) en décalant les bandes à mi-largeur de route ? Non seulement le deux temps n'est pas marqué, la traversée étant trop courte, le refuge n'étant pas assez large, mais ce n'est certainement pas des plus pratique en poussette ou fauteuil. Voir limite dangereux si on venait à buter sur les bordures en granit qui les délimites (toujours ces bordures en granit). Bon j'en rajoute un peu j'avoue. Mais le détail n'est pas joyeux !
Sinon les habitudes ont la dent dure, et assis au café le Bureau, j'ai pu voir des gens traverser là ou se trouvait le passage piéton au début du quai Victor Hugo... Je comprends qu'il ai été enlevé, mais… Bref.
Enfin, un goût de "pas fini" avec les oubliés du pont : la route qui mériterait un re-goudronnage (pourtant refait il n'y a pas si longtemps, du moins d'un côté), les garde-corps du pont (dépareillés du coup avec la mise en place des barrières) - à ce sujet si vous vous demandiez pourquoi elles sont courbes, c'est juste pour éviter de les escalader (enfin du côté du trottoir) - et puis les candélabres (qui comme les gardes corps auraient au moins mérité un coup de peinture brune)...
Détails, détails, détails... pour chipoter ? Non. Si vous faites des travaux dans votre appartement, et que votre électricien oubli de vous mettre des prises de courant dans votre cuisine que diriez vous ? Pourquoi ne serait-ce pas la même chose pour nos espaces publics ?
A Meaux j'ai parfois l'impression qu'il y a deux poids de mesure. Prenez l'exemple de l'avenue de la République : pourquoi une partie des réverbère est d'une plus grande hauteur ? A coté de ça le Faubourg, le passage protégé devant la Verrière, l'avenue Gambetta sont très bien réalisés !
Est-ce une question de moyens ? Oui et Non. Personnellement je pense que non quand il s'agit de coût financiers. Le sol de la zone du centre ville, couvert de pavé autobloquants en béton, fonctionne très bien. Le matériau est pourtant plus cheap que des pavés de grès ou de granit. La preuve que la qualité n'est pas qu'une affaire de matériaux ! Ni de mobilier. A ce sujet je trouve que parfois on a tendance à en faire trop coté mobilier. Un exemple : pourquoi avoir mis ces bornes en bois le long de la nouvelle avenue de la Marne? Pour empêcher le stationnement? Baliser l'emprise du Parc du Pâtis ? Je les trouve superflus. Excès de zèle. De même en centre ville, certaines barrières, bornes, potelets semblent en trop dans l’espace public !
Par contre oui, c'est une question de moyens, quand on parle de temps de réflexion, d'intelligence que l'on va mettre dans la création de l'espace publique et qui peut éviter, par exemple de tomber dans le piège des "règlements" d'urbansmes qui donnent des raisonnement parfois peu heureux : exemple, les trois candélabres devant la salle des fêtes !
Certains se demanderont pourquoi j'attache de l'importance à ce sujet (mobilier urbain). Peut-etre tout simplement parceque l'on a tendance à ne pas le voir. On n'y est pas sensibilisé. Alors qu'on le vit tous les jours. Qu'on le paye avec nos impôts. Qu'il est là pour nous. Qu'il est important tout simplement.
Bref, pour en revenir à notre pont réaménagé : "pas mal, mais peut mieux faire".