1%
Publié le 2 Février 2007
La règle du "1%", dite aussi "1% culturel" ou "1% artistique", est une législation de la construction destinée à promouvoir la création artistique dans l'espace public. Pratiquement, il s'agit lorsqu'on à affaire à la construction d'un bâtiment public (œuvre de l'Etat) d'intégrer au projet architectural une ou plusieurs œuvres d'arts, dont la valeur représente 1% du coût total de la construction.
Une règle en place depuis 1951, d'abord destinée aux établissements scolaires, et aujourd'hui à tous les bâtiments de l'Etat. Et concernant autant les constructions neuves que les réhabilitations ou les extensions.
Pour en savoir plus, je vous renvoie à ces 2 adresses, décrivant plus finement les principes de cette règle du "1%" :
http://www.culture.gouv.fr/picardie/les_services/definitions/arts/unpourcent.html
et
http://www.culture.gouv.fr/culture/dap/dap/unpourcent/html/edito_suite.html
Cette règle a été très efficacement mise en œuvre à Meaux sur le site du Mont Thabor et les bâtiments de la cité administrative. Petite introduction…
L'idée de la cité administrative apparaît au tout début des années 80. L'architecte Ricardo Boffil remporte même le concours d'aménagement de la ZAC du Mont Thabor ; je serais curieux d’ailleurs de voir le projet de Boffil - célèbre architecte espagnol, post moderne, et qui a imposé son esthétique sur plusieurs Villes Nouvelles de façon plus ou moins joyeuse - peut-être encore une occasion manquée pour la ville (comme se fut le cas avec Le Corbusier pour Beauval?). Faute de financement (comme souvent), le projet est abandonné. En 1981, l’arrêté de création était signé. Et le premier bâtiment à voir le jour sera le Palais de Justice (construits à partir de 1984 et inauguré en 1986). Suivis simultanément de l'Hôtel de Police et de l'Hôtel des Finances (commencés en 1987 et inaugurés en 1990) - le lycée Jean Vilar sera inauguré également en 1990.
Suivront la nouvelle Sous-préfecture (1997), un hôtel de tourisme, des bureaux, des logements, l'ANPE... aujourd'hui encore la ZAC du Mont Thabor n'est toujours pas finie. Et des constructions neuves (de logements) ou une extension du Palais de Justice (sur les anciens ateliers municipaux), sont en projet.
La cité Administrative ne vieillit pas très bien. Architecture des années 80 oblige ? Et côté urbain, ce pôle administratif qui devait réaliser la liaison entre le centre ancien de Meaux et les quartiers de Beauval et Dunant, n'a pas rempli son contrat.
La place de l'Europe, esplanade minérale construite au dessus d'un parking souterrain, est ratée. Bien que les administrations génèrent un passage, le lieu n'est pas vivant. Et ce malgré les tentative d'y attirer des personnes, par l'installation de scènes lors des manifestations du 14 juillet, ou de la fête de la musique, ou à travers un mini skate parc, peu convaincant.
Côté mobilier urbain, ce sont les grandes jardinières de béton qui marquent l’espace : d'origine ou transformées, comme la fontaine proche du palais de justice. Les fontaines, les bassins ou les plans d'eau, c'est d'ailleurs ce qui disparaît le plus vite parmi les aménagements urbains, faute d'un entretien suffisant, et du coût de cet entretien. Place de l'Europe, c'est aussi le plan d'eau qui marque l'entrée de la Sous-préfecture qui en a fait les frais au bénéfice de jardinières assez laides posé sur un lit de gravier (cf. photo suivante). En remontant le temps, on trouvait des bassins et des pataugeoires du côté de Beauval, de la pierre Collinet, dans le square de la place Henri IV, sur le site de la plage... tous plus ou moins transformés en bac à sable avant d'êtres oubliés sous le bitume, ou démontés.
Il me semble qu'un projet serait à envisager sérieusement sur cet espace public, qui semble collecter aujourd’hui tous les défauts d’un urbanisme de dalle…
Mais revenons en à notre "1% artistiques" et aux œuvres d'art que l'on peut trouver au sein de la cité administrative.
La moins évidente peut-être, mais la plus visible est celle marquant l'entrée de l'Hôtel des Impôts. Une série de portiques, ou lignes brisées bleues et jaunes, flottant dans l'espace du porche, accrochées aux colonnes, ou rampant sur les marches. Amusant. Un exercice d'art plastique typique. Non signé.
Un peu plus loin, en passant un porche, on peut découvrir des masques, accrochées à une structure assez laide. Des sculpture en plâtre patiné (je pense), figuratives, que l'on doit à Geneviève Brua-Corval (1988).
Il me semble que dans le hall du Palais de Justice on retrouve aussi une œuvre assez importante, mais je n'y suis pas entré. Enfin ce n'est pas tout...
Le perron de l'Hôtel de Police, et sa façade-entrée monumentale, est marqué de deux séries de 3 sculptures posées symétriquement de part et d'autre de l'entrée. Il s'agit de la même figure : un bonhomme de baby-foot faisant près de 3m (peut-être un peu moins) de haut. En béton. Non signé là encore. Peut-être parce que déjà intégré par les architectes dans le projet de l'édifice; à l'image par exemple de ces étoiles dessinées sur le plafond des arcades, ou la couleur jaune des carrelages de parement du bâtiment.
Juste à coté, devant la salle d'escrime, des figurine en fil de fer, support pour plantes grimpante, ont été disposées sur une plate bande... De l'art encore? De la déco du aux espaces vert plutôt. Mais notons le !
Et puis devant le Lycée Jean Vilar, "la Vague", sculpture de bronze, représentant une embarcation a rame prise dans le tumulte. Assez élégante. (pas d'image pour l'instant)
Et voilà pour ce petit tour des œuvres d'art plastique que l'on peut trouver dans ce coin de Meaux. Ce qui est beaucoup concentré par rapport à l'ensemble des œuvres artistiques que l'on peut trouver sur le territoire de la commune : A Beauval c'est 0 œuvres d'art... Pourquoi ? Et les murs de la ville sont désespérément tristes. Pour ceux qui appellent au respect, je trouve qu'on est bien (trop) respectueux en ce qui concerne les murs de Meaux !
Encore une chose, la pratique du « 1% » n'est pas quelque chose de systématique. Et c'est dommage. Ainsi je n'ai rien vu sur le projet du groupe scolaire Luxembourg. Pas plus que sur le Lycée Moissan (qui date de 1994). Et je ne crois pas que la Médiathèque (très belle œuvre plastique en elle même) n'ai été concernée non plus ; à moins que le grand personnage au parapluie dans la salle de lecture... ?
Je regrette par contre que ce 1% ne touche pas la construction privée. Mais on le pourrait certainement, peut-être sous forme détournée, comme (et il me semble en avoir déjà parlé) en valorisant certains détails architecturaux lors de réhabilitations de bâti ancien. En mettant plus de conditions sur les subventions au ravalement que donne la ville. Pour ce qui est de la construction neuve, là on entre en terrain inconnu ! (enfin inconnu à moi pour l'instant)
En attendant, je vous invite à faire par vous même le tour de ces œuvres. Et peut-être, si vous en connaissez que je n'ai pas cité, à m’en faire part ! ;-)