Je n'irai plus aux inaugurations !
Publié le 17 Décembre 2006
Pendant que Paris se ruait à l'inauguration de son tout nouveau tramway, à Meaux on inaugurait aussi ! Le rendez-vous était donné à midi pour ouvrir en grande pompe l'avenue de la Marne, feu chemin du Pâtis.
J'arrive en retard. Vers 12h15. Il pleut. Un petit groupe de parapluie s'aglutine sur l'avenue, au niveau de la salle des fêtes. Je n'ai rien raté, "Il" n’était pas encore là. "Il", c'est Jean François Copé. Et monsieur le maire, qui à ce moment se trouve sur le marché de Noël du Faubourg (place du Temple), se fait attendre. Un jazz-band Cajun joue en canotier sous la pluie pour meubler cette attente.
Une bonne vingtaine de voitures de collection de tous ages attend sagement en tête de l'avenue. Je fais donc un tour rapide des lieux. Coup d'oeil à la placette devant la salle des fêtes. Coup d'oeil à la nouvelle avenue. Son profil. Ses aménagements. Son mobilier urbain.
Je m'interromps un instant pour discuter de l'avenue de la Marne. Son profil d'abord. Et bien pas mal réussi du tout ! Même la courbe de cette nouvelle voirie (moi qui aurait plutôt tendance a être pro "ligne droite"), me convainc : la route suit la géographie du site, et la limite de la zone inondable. Bien ! Le nom d' "avenue" est peut-être par contre un peu exagéré. Elle aurait pu être le prolongement de la rue de la Crèche. Elle aurait pu rester le chemin du Pâtis. La largeur des voies de circulation, les aménagements piétons, les arbres, les luminaires. Rien à dire. Sauf peut-être sur le "trop" de mobiliers urbains, comme les bornes : je ne suis pas fana des bornes en bois côté zone naturelle.
Je ne suis pas fana non plus de l'aménagement d'entrée de la zone naturelle. Dans un virage... un peu mal foutu. Pas très attrayant. Ne montrant pas assez l'entrée du parc du Pâtis. Sûrement possible à améliorer. Et je ne trouve pas très réussie la placette devant la salle des fêtes : les bancs placés tout autour sont là certainement parce que personne n'ira s'asseoir dessus. Et je n'ai toujours pas compris pourquoi 3 réverbères et pas 4, et pas 2 (les nombres impaires ça marche pour les roses en bouquet, mais les réverbères j'ai un léger doute ! lol). Mais je dis : "bien !", cela mis à part.
Revenons en à notre inauguration. Il pleut toujours. Pas fort, mais suffisamment pour que j’ai du mal à me dépatouiller entre le parapluie dans une main et l'appareil phot dans l'autre. Et surtout pour éviter que l'appareil ne prenne l'eau (car l'eau n'est pas l'amie de l'appareil photo numérique !). Et enfin "Il" arrive. Un petit coup de jazz Cajun, les parapluies se rassemblent. Je me met sur le coté. Et j'ai à peine le temps de tendre mon appareil vers Monsieur le Maire en train de dévoiler la plaque temporaire au nom de la rue, qu'il s'empare déjà du ciseau et coupe le ruban symbolique.
C'est fini. Deux flashes, trois poignées de mains, l'affaire est réglée. Je souris en me faisant l'impression d'être figurant pour un plan com' de Jean François Copé. Je parts au moment où le maire s'empare du micro, s'excuse de son retard en disant ô combien le marché de Noël du faubourg est fantastique (ce n'est pas vrai, il ne vaut pas le déplacement), et entame un petit discours où il parle de l'avenue, des futurs programmes immobiliers. Et pour une photo (et un article dans la Marne), il aura fallu faire venir des musiciens et des collectionneurs de voiture. Et rameuter un petit public (par annonce dans la Marne, sur 77Fm, et par carton d'invitation). Des simagrées tout ça ! Franchement. Et pour ne pas dire autre chose. Mais samedi dernier peut-etre que Monsieur Copé aurait préféré se trouver à l'inauguration du tramway des Maréchaux. 12h45 : déçu et tout mouillé, on ne m'y reprendra plus. Je n'irai plus aux inaugurations !