Miscellannée de Plan Banlieue.

Publié le 21 Juin 2008

Je n'ai pas été voir le barnum ministériel à Meaux, venu annoncer sous le soleil, hier matin, les mesures du Plan "Espoir" Banlieue.

Je vous propose une petite sélection d'articles en rapport. A lire ci-dessous ou à retrouver en suivant les liens


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Voir reportage Vidéo de la visite ministérielle sur le site de FRANCE 24 (France télévision) : http://www.france24.com/fr/20080620-fr-nw-pkg-fr3-plan-banlieuewmv-fr-nw-pkg-fr3-plan-banlieuewmv-fr-nw-pkg-fr3-plan-banlieuewmv

 

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Le Parisien :
L'ETAT OFFRE 10 MILLIONS POUR LA RENOVATIONURBAINE 
(samedi 21 juin 2008)

par Valentine Rousseau.

Venu à Meaux pour présenter le plan Espoir banlieues, le Premier ministre a accordé à la ville 10 millions d'euros pour démolir les trois tours de la Pierre-Collinet.

C'ÉTAIT l'effervescence à Beauval hier matin, pour accueillir le Conseil interministériel des villes*. Des policiers postés à chaque carrefour, à l'entrée de Meaux et jusqu'à l'espace culturel Caravelle encadraient l'arrivée de François Fillon et de ses onze ministres. A l'issue de la réunion, Jean-François Copé, député-maire UMP de Meaux, s'est félicité des engagements du gouvernement en faveur des quartiers meldois.


Accompagner les chômeurs et les érémistes

L'Agence nationale pour la rénovation urbaine, l'Anru, versera 10 millions d'euros pour achever les démolitions et les reconstructions de la Pierre-Collinet. Le coût des travaux s'élève à 40 millions d'euros. « Le reste sera financé par l'Opac, le département, la région, la ville et l'emprunt, souligne Artur Jorge Bras, adjoint au maire chargé du logement, que Jean-François Copé a présenté à François Fillon. La ville s'est engagée à reconstruire les 254 logements sociaux qui seront démolis. » Les tours Genêt, Hortensi et Iris tomberont au rythme d'une par an dès 2009.

François Fillon, Fadela Amara et Christine Boutin ont écouté les associations Esprit sportif et Energie citoyenne présenter leur action. Chacune était venue avec des personnes qu'elles ont aidées (lire ci-dessous). Le Premier ministre a mis l'accent hier sur le coaching pour aider les chômeurs et érémistes à retrouver une formation ou un emploi. « Cet accompagnement personnalisé est une recette de réussite dans tous les pays de plein emploi », a insisté le Premier ministre.

Ce système existe déjà à Meaux depuis 2005, grâce au Défi 40. Chaque année, une cinquantaine de jeunes issus des cités ou très peu qualifiés sont coachés par la mission locale. Le coach est une béquille au quotidien, il accompagne les jeunes à leur rendez-vous si besoin, est en contact permanent par portable, apprend à mettre en valeur leur expérience professionnelle, à redonner confiance. La troisième cession s'achèvera en septembre et devrait aboutir à un taux de sortie positive de 67 %. "

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BONDY BLOG : LE CIV CHEZ COPE, "LE FUTUR PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE"

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Site du Premier Ministre : COMITE INTERMINISTERIEL DES VILLES ET DU DEVELOPPEMENT SOCIAL URBAIN A MEAUX

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Coordination anti-demolition des quartiers populaires : LES QUARTIERS SE TRANSFORMENT, NOTRE VIE SE DEGRADE (reprise d'un article de Valentine Rousseau pour Le Parisien)

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L'EXPRESS : FRANCOIS FILLION LANCE LA MISE EN OEUVRE DU PLAN BANLIEUE

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L'HUMANITE : UN PLAN BANLIEUE AU DELA DE MEAUX ?

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L'INTERNAUTE A MEAUX LA RENOVATION URBAINE QUASIMENT ACHEVEE
Dépèche AFP (Vendredi 20 juin 2008, 18h21)

"A Meaux, qui a accueilli vendredi le Conseil interministériel des villes, barres et tours érigées dans les années 60 ont pratiquement toutes été détruites pour laisser place à de nouvelles constructions, à la satisfaction de la majorité des habitants, même si des voix déplorent un manque de nouveaux logements sociaux.

Le Premier ministre, François Fillon, a annoncé vendredi que l'Etat accorderait une dizaine de millions d'euros supplémentaires à la ville pour détruire trois tours du quartier sensible de la Pierre-Collinet et construire des logements en remplacement.

"En faisant tomber les tours, on a fait tomber la délinquance et le taux de chômage", s'est félicité Jean-François Copé, maire de Meaux et chef de file des députés UMP, en accueillant, dans le quartier Beauval, la secrétaire d'Etat à la Ville, Fadela Amara. "J'ai toujours pensé qu'en banlieue pour s'en sortir il fallait en sortir, maintenant ce n'est plus le cas", a-t-il ajouté.


La rénovation des quartiers de la Pierre-Collinet et Beauval (250 hectares et 25.000 habitants, soit la moitié de la population de la ville) a été lancée en octobre 2004 avec la signature d'une convention avec l'ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine). L'ANRU s'était engagée à verser 68 millions d'euros sur les 125 que devait coûter le plan.

La convention prévoyait sur 2004-2008 la démolition de 1.107 logements. La destruction de la dernière barre concernée par le plan, Fougères (325 logements), aura lieu le 29 juin.

Elle programmait en contrepartie la création de 1.239 logements, dont 519 logements locatifs sociaux, parmi lesquels environ 200 logements PLS (prêt locatif social) s'apparentant davantage à du logement intermédiaire.

310 de ces logements ont été livrés ou le seront courant 2008, selon un document de la mairie diffusé en avril. Les logements restants "sont au stade permis de construire/demande de financement et seront engagés en 2008", la livraison des derniers programmes devant être échelonnée sur 2009/2010.

Les opérations de réhabilitation et de résidentialisation sont elles aussi bien avancées, avec la création de nouvelles voies, d'un grand parc de 60 hectares et d'une médiathèque.

"Il n'y a pas eu de mouvement contre les destructions. Les gens en avaient marre de vivre comme ça (...) Beaucoup de gens sont partis à cause des problèmes de bruit, de délinquance, de dégradations. L'office HLM n'arrivait plus à entretenir", témoigne Nicole Couteau, de l'association Vie et Famille.

Les résultats des élections municipales attestent cette adhésion à la politique de Jean-François Copé, réélu dès le premier tour avec 68% des voix.


Toutefois, des voix s'élèvent pour déplorer un manque de construction de logements sociaux. La règle du "un pour un" (un logement social détruit pour un logement social construit, les PLS n'étant pas pris en compte, ndlr) est loin d'être respectée, même en tenant compte de l'importante vacance des logements (710 logements occupés sur 1107 en décembre 2002).

"La ville de Meaux a démoli en l'espace de dix ans plus de 2.000 logements sociaux, et moins de 500 habitations ont été livrées", relevait, dans une note, Artur Jorge Bras, ancien membre de l'opposition PS, devenu maire adjoint au Logement et à la rénovation urbaine.

Patrick Mavré (PS), chef de l'opposition, regrette qu'on se soit "servi d'un effort national fait pour les quartiers où habitent les plus pauvres, pour construire des quartiers à destination de gens plus aisés".


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QUARTIER SANS CIBLE :  PLAN BANLIEUE : MOTS A MEAUX

« Je suis une chieuse, j’ai eu ce que je voulais », déclarait dans le dernier numéro du Journal du Dimanche Fadela Amara, comme pour s’en persuader elle-même, la force des mots donnant du poids à l’image de qui ne s’en laisse pas conter. Hier Xavier Darcos apportait sa touche en déclarant en substance qu’il n’avait pu résister à ses pressions pour obtenir ce qu’elle voulait : « Quand elle vous prend par la cravate »… Encore une de ces belles histoires du régime. La jeune secrétaire d’État au parler franc et cru, venue elle-même des banlieues, secouant tout le gouvernement pour la cause qui lui tient tant à coeur. Lequel gouvernement ne saurait que la remercier. Bravo pourl a ténacité, bravo pour le courage, coup de chapeau à la « chieuse » devant une France qui devrait être bluffée. Enfin, ça bouge pour les banlieues. On voudrait y croire.

Ce devait être un plan Marshall, ce n’est tout au plus qu’un plan de com : comité interministériel à Meaux avec le premier ministre François Fillon, chez Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale. Avec la présence sur les ondes dès le matin de la ministre de la Ville Christine Boutin et de Fadela Amara. Il fallait faire du volume. Car, pour ce qui est du contenu, il n’y a rien, strictement rien, dans ce plan, qui n’ait déjà été annoncé voici quelques mois par le chef de l’État lui-même et qui déjà n’était rien, ou du moins pas grand-chose. Les mesurettes d’hier, à vrai dire, sont même en retrait sur ce que Fadela Amara croyait pouvoir annoncer, dimanche dernier, comme acquis. Des annonces « importantes » de Roselyne Bachelot, des mesures nouvelles pour la garde des enfants, un effort prolongé de rénovation des quartiers, qui n’étaient même pas hier au rendez-vous de Meaux.

Peu de chose donc, mais ce peu doit encore être regardé de près. Pôles d’excellence, internats de la même eau, reconstruction à partir de 2009 de « certains » collèges dégradés… En quoi la situation générale de l’école, dans toutes les banlieues de France et pas seulement dans les quartiers difficiles, en sera-t-elle changée ? En quoi les contrats d’autonomie permettant à des jeunes d’être coachés « pour être mis en situation d’emploi » en étant rémunérés « en fonction de leurs résultats » permettraient-ils de lutter contre le chômage massif ? Une « situation d’emploi », c’est quoi comme travail ?

Il faut prendre très au sérieux les précisions à ce sujet de François Fillon, indiquant que le coaching préfigurait ce que le gouvernement voudrait faire avec la fusion ANPE-UNEDIC. La navrante philosophie qui sous-tend ces mesures est bien celle de la droite quand elle fait la morale au peuple, c’est celle du sarkozysme : il y a ceux qui veulent s’en sortir et ceux qui ne veulent pas. C’est tout. Pour le reste il ne s’agit que de redéploiements de moyens, de promesses ou de recyclages.

Les banlieues ne sont pas des « territoires » en soi. Elles sont, aujourd’hui, la ville même pour des millions de salariés. Les banlieues, selon les mots d’un sociologue, « ne sont pas à la périphérie mais au centre ». Sans doute faut-il des mesures spécifiques pour nombre de quartiers. Elles doivent être d’une tout autre ampleur. Mais les banlieues sont d’abord la société française, là où les femmes et les hommes se lèvent tôt, où le pouvoir d’achat baisse, où la protection sociale recule… On ne peut prétendre y améliorer l’école et les services publics en supprimant en même temps des milliers de postes de fonctionnaires, on ne peut prétendre y lutter contre le chômage sans une politique sélective en direction des entreprises qui créent vraiment des emplois. On ne peut prétendre y changer la vie sans une grande politique du logement social, sans lutter contre les inégalités criantes d’une ville à l’autre, d’un département à l’autre. Le gouvernement ne veut rien faire de tout cela. Les mots de Meaux sont du vent.

(Par Maurice Ulrich)

Rédigé par F.B.

Publié dans #070 Media : Presse - Radio - TV

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V
<br /> 17,2% de chômeurs en 2003, 16,9% en 2008. Ce n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler un progrès... Un tiers des habitants qui vit sous le seuil de pauvreté (908 euros par mois), ce n’est pas non<br /> plus très encourageant.<br /> <br /> <br />
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B
le PL de jeudi a sorti une enquête assez ravageuse sur les communes de la CAPM en retard par rapport à la loi SRU (et par extension, en 77)Et le moins que l'on puisse dire c'est que les socialistes n'ont pas à se vanter du bilan global. Je sais, "y'a pas qu'eux" Mais eux, ils sont censés s'occuper du peuple
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B
Vous connaissez ma définition de ce genre d'attitude: "mourir pour le peuple d'accord, vivre avec lui... quelle horreur!"
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B
Ben oui, en transportant ailleurs les gens en gran de difficulté sociale (moins de logements et ceux qui restent plus cher) on résoud le problème localement...Ca s'appelle le jeu de la patate chaudeCela dit, les autres communes de la CAPM ne se bousculent pas beaucoup pour en prendre, des logements sociaux. NeufChauc', par exemple, se vante d'avoir obtenu un plan d'urbanisme qui les bannit de là-bas...
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F
<br /> Oh ben quand même Benjamin, vous exagérez ! Neuf-choc i zont déjà un pénitencier, vous voulez pas en plus leur mettre du logement social hein ^^ !<br /> <br /> "Les portes duuu péni-ten-tierrrrrrrr, BIENTOOOOOOOOOOO vont se fer-mer" (désolé ça m'a donné envie de chanter)<br /> <br /> <br />
T
"En faisant tomber les tours, on a fait tomber la délinquance et le taux de chômage"Encore une Jean-françois-copesquerie ; à savoir un amalgame aussi démagogique que simpliste, un raccouri profondément malhonnête et manipulateur. Bravo.
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