Municipales Meaux 2008 : La démocratie selon Jean François Copé
Publié le 16 Février 2008
Décidément j'ai toujours du mal avec la démocratique telle que l'envisage Jean François Copé. Ou plutôt la façon dont il fait passer pour de la démocratie ce qui ne l'est pas.
Je réagi ici à une proposition du programme électoral, défendu par Jean François Copé, proposition relayée dernièrement par le Parisien, et qui donne : "Parmi les idées reprises (par le candidat) : [...] la création de « sentinelles de proximité », des habitants dotés d’une ligne directe avec le cabinet du maire pour faire remonter au plus vite les doléances de leur micro-quartier." (Ref : http://elections.leparisien.fr/elections-municipales-2008//seine-et-marne-77-municipales/2628-la-gauche-et-lump-devoilent-leur-programme.php)
Cette proposition anodine semble tout à fait louable dans la forme. C'est ce qu'on pourrait considérer comme "faire appel à l'esprit civique des habitants" !
Seulement cet esprit civique, ce sens civique, qui consisterait notamment à signaler les petits problèmes de la vie courante, déjà, ne peut pas se résumer qu'à un petit panel de personnes choisies. Elle devrait être le souci de tous. JFC va avec cette proposition dans le sens d'une déresponsabilisation, encore une fois, des habitants envers leur ville. Et comment savoir qui seront ces "sentinelles", et comment les contacter pour faire circuler l'information ? Le terme guerrier choisi me semble d'ailleurs mal à propos (ou très, selon le point de vue qu'on adopte). Le civisme c'est l'affaire de tous. Et de contacter la mairie la liberté du citoyen responsable. Voyons ça ainsi.
On en a déjà discuté ici même d'ailleurs. Avec Benjamin (commentateur de ce blog). A propos d'un éclairage défaillant près d'une école primaire (voir : http://meaux.over-blog.net/article-4695116.html). Lui, expliquant qu'il avait signalé un problème de ponton à la mairie, de sa propre initiative. Faisant ainsi son devoir civique, et c'est très bien ! Mais tout le monde n'est pas comme Benjamin.
Et je remettais en cause aussi le problème, en affirmant qu'il est sans doute mieux de le dire, de le faire connaître, avant de le résoudre (sauf urgence). Sans quoi il n'existe pas ? Que le plus grand nombre se sente concerné. Voir même si cette solution on ne peut pas la trouver entre soi, avant de demander de l'aide à la Mairie. Soyons autonome. Soyons civiques. Si il est du ressort de la mairie d'agir alors on peut s'adresser à elle...
Mais là est un autre point de discussion de cette proposition de ligne directe, qui va aussi contre le processus démocratique, parce que si c'est du ressort de la mairie, alors c'est du ressort des élus, des personnels de la mairie. Le besoin de cette ligne directe signifierait-il que les élus ne font pas leur travail ? Eux qui doivent normalement être le pont entre les administrés et le pouvoir local, sont ils défaillants au point de ne pouvoir faire remonter les petits problèmes de la vie courante ? De même pour les personnels municipaux. Ne peut-on pas en croisant un employer de la ville, lui signaler une petite dégradation, un éclairage qui ne fonctionne plus, et voir si il peut agir en conséquence ? Le fait de tout faire remonter au cabinet du maire (à la personne du maire ou ses conseillers) semble un peu court-circuiter toutes les personnes à côtés, qui font aussi la ville. Je m'interroge sur cette volonté dans un soucis d'efficacité, de couper en même temps le lien entre une majorité de la population et une partie des élus ?
C'est un peu comme les comités consultatifs de quartiers, qui plutôt que de faire circuler des informations entre la mairie, les élus et les habitants, font plus souvent office de bureau des pleurs auprès de monsieur le maire... bon. Drôle de choix. Drôle de vision de la ville et de considérer les habitants.
Il m'étonnera toujours, à part ça, le besoin de faire passer comme une proposition "révolutionnaire" de démocratie de proximité ce qui n'est rien d'autre que la création d'un réseau de plus. Au bénéfice du maire ? A moins que je ne me trompe et que j'ai mal interprété ? Qu'en pensez vous ?