Maison d'Etienne Mangin : première église réformée de France

Publié le 31 Juillet 2006

Qui sait que Meaux a abrité dans ses murs la première église réformée (entendez protestante) de France ! Et que le seul témoignage qui en reste est une plaque sur une maison du quartier du Marché (voir photo suivante). Seule un extrait du spectacle historique de Meaux rappel (de façon assez libre) la fin tragique  de ce foyer protestant : 14 hommes furent torturés, puis brûlés vifs place du Marché. (heureusement qu'ils ne rejouent pas le massacre des Jaques... ça coûterait cher en effet spéciaux et hémoglobine...)

 


L'histoire de Meaux est "riche" de cette histoire religieuse, qui a déchiré la région pendant des siècles. Je me demande pourquoi la ville n'a jamais cherché à mettre en avant cette histoire, à travers une réflexion sur la religion (par exemple) ou une exposition d'art ou d'ouvrages religieux. Même de Bossuet, "LA" figure locale, on ne dit pas grand chose sur sa pensé ou sa doctrine : il y a deux ans une exposition lui était consacrée au musée de Meaux. Il y aurait certainement beaucoup à dire et à apprendre surtout aujourd'hui sur les religions du monde. Celles qui ont construit nos société (lois, tabous, art, savoir...), mais ont été aussi à l'origine de nombreux épisodes dramatiques de l'histoire (dont à Meaux).
Entre une cathédrale dominant le centre ville, image encore vivante du passé de Meaux, et une mosquée dont le projet depuis longtemps repoussé devrais voir le jour dans quelques temps pres du quartier de la Pierre Collinet, le fait religieux et les questions qui l'entourent (laicité, communautarisme, humanisme ou obscurantisme, etc.) ont peut-être été éludés trop longtemps. Et si Meaux en a les dispositions, pourquoi ne pas lui faire jouer un rôle dans ces questions ?

Loin d'être pro musée, peut-être qu'un lieu dédié aux religions trouverait sa place à Meaux ?

A mon grand étonnement, après un petit tour sur le net, je n'ai pas trouvé de musée des religions en France ! Je n'ai que ce site, d'un musée canadien : http://museedesreligions.qc.ca/index.html. Alors, une piste possible pour un lieu comme celui-ci à Meaux?

Rédigé par F.B.

Publié dans #940 Histoire

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F
>Thor: Pour vulgaire qu'elle soit, cette enseigne a au moins un mérite: c'est d'être amovible! C'est quand même mieux que les dommages irréversibles que subissent d'autres parties du patrimoine meldois (par ex. la Bauve, qui s'érode lentement depuis des années...).>F.B.: En ce qui concerne les enseignes peintes, il pourrait être intéressant de faire un relevé photographique de celles qui restent (s'il y en a) et/ou de faire des recherches pour retrouver des photos où elles apparaissent. On en voit souvent sur les vieilles cartes postales, par exemple.J'ai "sauvé" celle-là rue St Christophe il ya qques années:http://hist.olieu.net/meauXfiles/pix/EnseigneStChr.jpg
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T
Cette maison (qui n'est pas celle où furent arrêtés les Huguenots) et, à proximité, la maison la plus étroite de Meaux (guiche DAB) sont massacrés (!!!) par une enseigne de la plus grande vulgarité esthétique. Et pourtant, le quatier est classé dans le périmètre du patrimoine protégé.
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F
Je ne sais pas si il s'agit de l'emplacement originel ou furent arrêtés les réformés (je ne suis pas sur que le terme "Huguenot" soit juste). De toute manière, il ne reste plus trace de la maison d'Etienne Mangin, qui fut rasée peu de temps après le procès des 60 (!) personnes, qui furent arrêtés en train de participer au culte, dans le grenier de cette demeure : autant dire que pour contenir 60 personnes dans un grenier, la bâtisse devait être assez imposante. Selon Carro (dans son histoire de Meaux), il fut même question qu'avec les biens confisqués aux hérétiques, on construisit une chapelle du Saint Sacrement à l'emplacement de la maison de Mangin ! Le projet n’abouti pas. L'enseigne du magasin de peinture n’est en effet pas des plus esthétique. Mais rien en fait n'empêche ce genre d'horreur. Le quartier du Marché n'est (à ma connaissance) pas "classé". Seule une partie du quartier est soumis au périmètre de protection de 500m des monuments historiques. Et il me semble qu'il s'agit ici du périmètre défini autour du portail de la rue de la Cordonnerie (à moins que ce ne soit le portail de l'église Saint Christophe, rue du Grand Cerf ?). Cela est vérifiable en Mairie.Le périmètre de protection des monuments historiques est la pour imposer des règles plus strictes à l'urbanisme d'un quartier formant l'environnement "proche" d'un monument, ou d'un site protégé. Cela dans le but de conserver le plus proche possible l'atmosphère originelle du monument, et de conserver un caractère cohérent à l'espace urbain! Cette disposition de la loi, n'est pas toujours justifiée, ni toujours efficace (quel intérêt de protéger le Marché, si c'est le portail de la rue de la Cordonnerie que l'on souhaite protéger ?). Les villes peuvent aujourd'hui appliquer des périmètres de protections modifiés, en accord avec les ABF (architectes de bâtiments de France), pour définir plus précisément les espaces d'intervention de ces périmètres. Le reste est question d'appréciation de la ville ou de volonté politique...  Pour en revenir au Marché, rien n'oblige donc la ville ou les propriétaires en quoi que ce soit sur ce quartier... qu'il s'agisse de ces enseignes (qui concernent encore une autre loi), de construction neuve ou de réhabilitation, ou de conservation d'un patrimoine comme par exemple l'écluse Cornillon ! La notion de patrimoine est par ailleurs loin d'être précise, et très discutable... par exemple, j'aurai aimé que l'on réhabilite les enseignes peintes, pour l'intérêt qu'elles ont... Peut-être que l'une des tours de Beauval pourrait entre dans le patrimoine futur de la ville aussi ?