Comme un arbre dans la ville.

Publié le 28 Novembre 2006

La ville de Meaux revendique l'image d'une ville "verte". D'une ville à la campagne. Et elle en a les atouts et le potentiel. Mais la municipalité se donne-t-elle les moyens de ses prétentions ? Petite réflexion autour de la nature et sa place dans la ville, et à Meaux.


Un peu d'histoire de la ville d'abord.
Le noyau historique de Meaux (aujourd'hui quartier centre, autour de la cathédrale), dont l'histoire recoupe la grande histoire des villes, a une identité minérale forte : pas d'arbres en ville, des jardins privés rares (l'espace en ville étant un luxe, les jardins sont souvent réservé aux religieux, et souvent dans une optique maraîchère plus que d'agrément). Il faut imaginer la ville, jusqu'au 18eme siècle, comme une bastide de pierre, au milieu d'un paysage de plaines et de champs, les espaces de forêt beaucoup moins denses qu'aujourd'hui et réservés uniquement aux chasses du roi, les bois restant utilisés pour la construction, le chauffage, etc. Les jardins d'agréments, les promenades plantées, n'apparaissent qu'au 19eme siècle, avec une vision nouvelle de la ville et de son espace. Initiée par Haussmann à Paris, Cerdà à Barcelone, et les théories hygiénistes (amener de l'air et de la lumière en ville), l'aménagement des espaces publiques est élevé au rang à la fois d'art et de science (grâce à des ingénieurs comme Alphand, bras droit d'Haussmann, pour les espaces verts). Cette époque par effet de copie (chaque ville veut se moderniser à l'image de la capitale) va transformer les villes. Comme à Meaux, qui garde encore profondément les traces de ces mutations de l'espace urbain (bien plus que les traces du moyen age), et même si les espaces acquis ont été depuis largement dégradés (par l'urbanisme des années 60 et la voiture).


Jardin mais pas trop !
1960-70. "Flower power", babacoolisme, et chansons empruntes de mélancolie douce aux relent (déjà) écolos, autour du thème de la nature et de la ville : "comme un arbre dans la ville" (Maxime Le Forestier), "donnez nous des jardins" (Pierre Perret), "le petit jardin" (Jacques Dutronc), etc. De ces années là on retiendra, pour la première fois, l'envie exprimée par les citadins (et non plus le roi, les super préfets du XIXeme ou les urbanistes) de voir la nature s'emparer de leur lieu de vie. La faute à l'urbanisme des années 60 ? Oui sans doute. Marre du béton et du bitume ! J'y mets un bémol quand même, car le béton n'est bizarrement pas le facteur premier. Pour prendre l'exemple des barres et des tours d'habitations, ces dernières auraient du se trouver au milieu de vastes espaces verts, parcs, jardins ; comme le prévoyaient les théories d'un Le Corbusier. On avait juste oublié de prendre en compte l'automobile (ah la voiture ! On ne lui a jamais gardé rancoeur comme au béton!). Parkings, autoroutes urbaines... il ne reste rien des parcs des quartiers de l'urbanisme Moderne, il ne reste rien non plus des promenades, des places et des jardins du XIXe siècle : à Meaux, voir la place Lafayette devant la gare, les espaces communs de Beauval (et encore ça pourrait être sans doute pire!)


(Suite au prochain post)

Rédigé par F.B.

Publié dans #550 Développement Durable - Ecologie

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L
Je reviens sur le sujet initial, pour exprimer mon accord total.: pas de syndrôme de l'arbre en pot, ça coûte cher et c'est en général très moche. A cet égard, j'ai déjà parlé de "goût de chiotte" pour les aménagements d'espaces verts, mais le pompon est vraiment atteint avec le coin papa noel devant la poste centrale! Mon cher Lhomville, je vais, je pense, en faire un billet sur mon blog et je suis surpris que vous n'ayez pas dégainé avant moi devant cette horreur^^Nous avons quasiment partout à Meaux des espaces verts atteignables pedibus jambus, et il est certainement possible de développer les poyens de transport public pour s'y rendre, quand ils sont excentrés. kauffmann, je n'aime pas, parce qu'en général, quoique cher, c'est aussi du "goût de chiotte". mais ça va rapporter des taxes foncières et des taxes d'habitation substantielles. Dans une ville qui a déjà 50% de logements sociaux, ce sera bon à prendre.
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F
Si si c'est j'ai vu le village père Nono devant la poste... Certain vont trouver ça mignon. Moi comme vous, pas du tout. C'est une question de goût. Si je n'en ai pas encore parlé, c'est juste que j'attendais la première semaine de décembre, et le lancement des illuminations de fin d'année, pour pouvoir en parler. Ce sera donc fait bientôt !
P
Ce qui rejoint les avis déjà exprimés.On est en train de voir Meaux se tranformer, c'est un fait, et le terme voir convient très bien :Meaux, verte, rénovée, illuminée, Meaux vitrine magique de l'équipe de M. Coppé.Mais aussi Meaux délaissée, n'est ce pas, E.S. (Mamie inquiète), Lucie, et ceux qui ne se sont pas expimés... Meaux inacessible financièrement pour Amandine et les autres... Et une simple reflexion suite au dernier conseil municipal et à la subvention refusée par le Conseil Régional, si les 500 logements privés du Patis avaient été réalisés par l'Opac, on aurait pu concéder les terrains de la Pierre Collinet à Kaufmann et autres  spécialistes du haut de gamme ici présents ; voilà qui aurait oeuvré pour le décloissement social utile.Mais.... Chut... c'est hors sujet
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