Energies renouvelables et développement durable : la géothermie.

Publié le 7 Novembre 2006

Le froid est revenu, et tout le monde est content de rallumer le chauffage. A Meaux, près de 15 000 logements bénéficient d'une source d'énergie propre, naturelle et sans rejet : la géothermie. Cette énergie gérée et distribuée par GDF permet d'économiser les besoins en énergie équivalent à près de 18 000 tonnes de pétrole par an ! Ce qui n'est pas négligeable.

La géothermie a été lancée en 1979 (après le deuxième choc pétrolier) comme solution alternative au besoin énergétique de la France (au même titre que le nucléaire). 

Meaux bénéficie alors de sa situation sur le bassin parisien. Site privilégié par la présence à une moyenne de 2000m de profondeur d'un vaste réservoir acquifer, dit de Dogger, où l'on trouve de l'eau à température de 75-100° environ. Des forages (à une profondeur de 1800m à Meaux), permettent d'aller chercher cette eau, qui tourne alors en boucle fermée pour alimenter le chauffage urbain. A cette profondeur, et à cette température on parle de géothermie basse énergie : aujourd'hui on développe, notamment en Allemagne et en Suisse une géothermie très basse énergie, à 200m seulement de la surface.

Cette source d'énergie non polluante (pas de perte d'énergie, pas d'émission de CO2) et bon marché, ayant tout pour elle, connait pourtant certains revers.

D'abord l'eau puisée autour de 75° se refroidi en arrivant dans le réseau de chauffage urbain (autour de 55°) et est rejetée donc plus froide à son lieu d'origine. Cela entraîne à long terme le besoin de refaire des forages, afin de retrouver la température originelle : on estime à trente ans environ l'exploitation d'un forage (et on y arrive bientôt à Meaux). Et les forages coûtent très cher !
De plus, dans les années 1990, on s'est aperçu que des bactéries, présentent dans le bassin ou est puisé l'eau, attaquaient l'acier des systèmes de distribution (tubes). Leur détérioration, pouvant causer à terme la pollution des nappes phréatiques et réserves d'eau potable : l'eau qui voyage dans les installations géothermiques, n'est pas celle que l'on boit ni celle que vous avez dans vos sanitaires. Si aujourd'hui, grâce à des traitement biocides et de nouveaux matériaux composites résistants, on réussi à stopper le problème, là aussi cet entretient a un coup important. Et GDF, plus intéresser par vendre de l'énergie, n'est pas forcément prêt à investir !

La géothermie est sans nul doute un très bon point et un atout précieux pour Meaux, mais un atout paraissant (au regard de ce qui a été dit avant) assez précaire ; GDF avait racheté la station géothermique d’Evry, la plus grande d’Europe, pour la fermer ! Il est regrettable que cette énergie soit assez mal connue, et peu mise en avant par la ville. Il s’agit d’une vraie question d’avenir.

Pour en savoir plus :
http://www.avenir-energie.com/francais/acceuil/frame.htm
et
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_g%C3%A9othermique

Rédigé par F.B.

Publié dans #550 Développement Durable - Ecologie

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L
très bon article, très bien documenté.méfie toi de Wikipedia, toutefois, dont j'ai pu tester in vivo le peu de fiabilité... ^^
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