Art urbain : A fresco
Publié le 13 Octobre 2006
Les murs de Meaux sont triste. Pas de tags (ou très peu, tant mieux diront certains!), pas de graphes, pas de peintures murales, pas de bas reliefs, pas de hauts reliefs, pas de jolies enluminures grimpant à l'angle d'une maison, pas de "flag de peinture", la couleur est rare, pas de mots passionés ou de phrases engagées, pas de "morts aux vaches" encore moins de "je t'aime" inscrits au marqueurs ou gravés dans l'enduit. Et les enseignes peintes ont quasiment toutes disparues ! Les murs de Meaux sont... chiants.
Sur le pignon de l'ancienne concession Ford, cour Raoult, a été réalisé il y a bien 15 ans (au milieu des années 80) une fresque surréaliste. La seule fresque que je connaisse à Meaux. Et possiblement amenée à disparaître quand il y aura un projet sur le bâtiment (si ce n'est déjà fait). Oeuvre du peintre meldois Christian Bousquet (qui possède une galerie rue saint Christophe), la fresque mêle dans une vision fantasmatique, personnages et décors de théâtre et morceaux de la ville : une madone échappée d'un tableau de la Renaissance, un cochon de carrousel (le "manège à Polo" qui a bercé mon enfance place Henri IV, aujourd'hui exhilé à Maison-Laffittes quelques semaines par an), une petite maison rose qui fait face à la fresque depuis l'autre rive de la Marne, la cathédrale Saint Etiennes ou le dôme des nouvelles galeries, sous des ballons feuillus...
A force de passer devant, je crois que beaucoup ne la voient même plus. Et "voir" ce n'est même pas regarder. Cette fresque a glissé dans le quotidien, doucement. Pourtant cette peinture à tout lieu de figurer parmi les rares oeuvres d'art urbain que compte la ville. C'est un bel objet culturel, et accessible. Et qu'on l'apprécie, qu'on ne l'aime pas, elle est la seule en son genre à Meaux !
Encore quelques détails...





(PS : cet article a été mis à jour en décembre 2007 suite à la disparition de cette fresque dans la destruction du bâtiment de la concession Ford)