Avenue de l'Appel du 18 juin 1940 (1)

Publié le 19 Mars 2007

Presque aucun quartier de Meaux n'est épargné par les travaux en ce moment. Beauval, plus touché peut-être, vie dans un chantier permanent et omniprésent.

Ces travaux il fallaient qu'ils se fassent, pour x raisons. Mais je ne suis pas toujours d'accord avec la façon dont ils se font. A cause du manque d'information autour (pourquoi fait-on tel travaux à tel moment et comment et pour quelle durée ?...) et aussi parce qu'ils arrivent tous en même temps ! Ce qui n'était à mon avis pas une obligation. Mais on veut faire tout en même temps, sans hiérarchisation des réalisations, qu'elles concernent l'espace public, la voirie, des logements sociaux ou de la promotion privée.

Pour la promotion privée, et je me permets une petite digression, la ville de Meaux semble avoir été prise d'une fièvre d'immobilier, et construit un peu partout sur le territoire de la commune pour des résultats plus ou moins joyeux. Les bureaux de vente des constructeurs fleurissent partout en même temps que les panneaux qui indiquent leur emplacement se superposent à la signalétique routière ! Et de Kaufman & Broad (qui a posé dernièrement la première pierre du projet qu’elle réalise avenue de la Marne) à Bouygues on se tire la bourre pour avoir le plaisir (?) de construire à Meaux.
Une démarche constructive qui semble en partie échapper à la ville (au concept de ville), ou du moins en semble détachée. On construit du logement mais fait-on réellement de la ville ? En voyant les travaux lancés sur La Pierre Collinet et l'avenue Dunant j'ai été pris de vertige et impressionné, par les bâtiments récemment sortis de terre. Et en même temps inquiet en me faisant la remarque que le quartier ne suivait pas côté commerce. Qu’il restait à part de la ville. quant aux équipements... Oui la rénovation urbaine est en marche, mais j'ai la sensation que la solution trouvée à la refonte des quartiers de Meaux, a oublié une partie de ce qu'est la ville.

L'avenue de l'Appel du 18 juin 1940, au coeur de Beauval, est assez révélatrice de "ce faire, mais" (d’une expression inventée par votre serviteur pour dire que l’on fait les choses, mais qu’un manque s’exprime en même temps).

Lors d'un stage à la mairie de Meaux en 2003, au service urbanisme, on m'avait demandé de travailler sur le dessin de l'avenue de l'Appel du 18 juin. A ce moment là le dessin devait appuyer un dossier de demande de subvention. Le désir exprimé par la mairie pour l'avenue était avant tout de "refaire" l’avenue, sous entendant refaire de la voirie. Cela s'inscrivait dans une démarche déjà engagée par la proposition qu’avait faite un cabinet d'urbanisme sur la question d’une réhabilitation du quartier Beauval (une autre avait été engagée pour la Pierre Collinet, et encore une autre pour la zone naturelle). Pour faire simple, la solution proposée de scénario de renouvellement urbain passait par une partie destruction/construction s'appuyant sur un système d'îlot-rues en lieu et place de l'espace public indéfini qui s'étendait au pied des barres et des tour HLM. Le principal espace touché par cette volonté urbaine était celui des caravelles, entre l'avenue de l'Appel du 18 juin 1940 et le mail des Corses. Le principe de projet ? Conserver le centre commercial Colbert au coeur du quartier C, et développer sur les 4 îlots en place des caravelles des projets de logement et un parc. C'est d'ailleurs par celui-ci que l'on a commencé (la je dis oui) : Le parc Chenonceaux. Relativement réussi en lui-même, à mon sens. Mais la façon dont s'organise le quartier n'est peut-être pas le meilleur parti pris.

Ainsi il aurait peut-être été plus judicieux de dire : on déplace le centre commercial Colbert en front de l'avenue et on crée au coeur du quartier C un parc... ça aurait été une autre solution. Ça aurait été celle que j'aurai défendue aujourd'hui. Pourquoi ? Parce que l'avenue de l'Appel du 18 juin, l'une des plus large de Meaux, celle qui est "l'épine dorsale" de Beauval et son lieu de représentation, n'est pas utilisée comme elle devrait. Je défend ici l'hypothèse d'une avenue fréquentée, lieu de rencontre des meldois, espace commercial, espace d'équipements, etc. En gros il aurait peut-être fallut y mettre des commerces sur cette avenue. Du coup les choix qui ont été fait se retrouvent dans le dessin de l’avenue telle qu’elle se présente aujourd’hui.

(À suivre)



Aménagement de l'entrée sud du centre commercial de la Verrière, au proche du rond point des Droits de l'Homme. Le nivellement des espaces d'entrée du centre, passant par la destruction de la passerelle de ce côté, comme du souterrain du mail des Allobroge, a été un choix de bon sens.

 

Rédigé par F.B.

Publié dans #710 Urbanisme - Paysage

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