A qui la faute ?

Publié le 16 Décembre 2006

Je relie ici une information, datée du 13 décembre 2006, et diffusée sur le site de l'OIP (Observatoire International des Prisons).




"Surpopulation au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin : des détenus sont contraints de dormir sur un matelas à même le sol.

 

La section française de l'Observatoire international des prisons (OIP) informe des faits suivants :

Au 1er décembre 2006, soit près de deux ans après son ouverture, le quartier maison d'arrêt du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne) présente un taux d'occupation de 142 % (le plus fort taux de surpopulation d'Ile-de-France) avec 520 détenus pour 366 places.
Dans les deux bâtiments du quartier maison d'arrêt, les cellules individuelles de 10 m² sont équipées de lits superposés pour accueillir deux personnes. Depuis quelques semaines, certaines cellules de 13,5 m², initialement prévues pour accueillir deux personnes, sont « triplées », le troisième détenu devant dormir sur un matelas à même le sol. Les détenus en surnombre ne bénéficient pas de placard supplémentaire pour ranger leurs effets personnels.

Un problème de malfaçon des douches équipant chaque cellule vient par ailleurs aggraver cette surpopulation. La peinture utilisée à l'origine pour les murs des sanitaires des cellules, non adaptée à des lieux humides, s'est très rapidement dégradée. Afin d'effectuer les nouveaux travaux qui devraient durer environ six mois, selon la direction du centre pénitentiaire, les 19 cellules doublées du quartier mineurs (qui n'est pas encore ouvert) sont utilisées pour vider petit à petit toutes les cellules de la maison d'arrêt dont les douches doivent être repeintes.


L'OIP rappelle :
- l'article D.83 du Code de procédure pénale (CPP) qui prévoit que « le régime appliqué dans les maisons d'arrêt est celui de l'emprisonnement individuel de jour et de nuit dans toute la mesure où la distribution des lieux le permet et sauf contre-indication médicale ».
- Les règles pénitentiaires européennes adoptées en 2006 dont le respect constitue - selon le ministère de la justice français - « un objectif prioritaire » :
    Règle 18-5: «Chaque détenu doit en principe être logé pendant la nuit dans une cellule individuelle, sauf lorsqu'il est considéré comme préférable pour lui qu'il cohabite avec d'autres détenus».
    Règle 18-6: «Une cellule doit être partagée uniquement si elle est adaptée à un usage collectif et doit être occupée par des détenus reconnus aptes à cohabiter».
    Règle 18-7: «Dans la mesure du possible, les détenus doivent pouvoir choisir avant d'être contraints de partager une cellule pendant la nuit». "



Retrouvez ce texte à cette adresse : 
http://www.oip.org/sinformer/communiques-oip/communique-13/12/06-163-156.html

Rédigé par F.B.

Publié dans #100 Questions de Société

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
La maison d'arrêt de Cayenne a compté 350 détenus pour... 90 places. On a alors construit une autre "colonie de vacances" pour la remplacer, qui comptait... 300 places.Donc dès le transfert : surpopulation. Et les murs étaient trop bas, il n'y avait pas assez de ciment dans le sable pour faire du béton, donc les détenus gfaisaient des trous dedans, le site est insalubre (paludisme, fièvre Q), les 2/3 de la population ne sont pas francophones mais il n'y a aucun interprète, etc. Tant qu'on n'établira pas de quotas la situation sera la même. Si la société française décide d'encabaner 40.000, puis 50.000, puis 60.000 en attendant 100.000, voire 200.000 citoyens, elle doit en payer le prix : une place par détenu en cellule individuelle, sauf exception motivée par des raisons médicales ou psychologique.Et si on dépasse les quotas, on libère les détenus les plus proches de leur date de sortie. Ainsi, plus de ces attentes interminables avant les procès.
Répondre
F
l'édition du gratuit d'information 20Minutes, comportait un article titré "Une maison d'arrêt améliorée en façade ". En voici le contenu, qui reprend a peu de chose près le communiqué officiel, que j'ai retranscrit dans le post." Sur le site Internet du ministère de la Justice, le centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne), qui a ouvert en juillet 2004, est présenté comme un « établissement moderne », avec « des équipements conçus pour améliorer les conditions de vie et d'hygiène des détenus », et des locaux « bénéficiant d'une bonne ventilation ». Dans la pratique, avec 520 détenus pour 366 places, le quartier maison d'arrêt de ce centre le plus récent d'Ile-de-France serait le plus surpeuplé de la région selon l'OIP (Observatoire international des prisons). Une estimation contestée par la direction régionale des services pénitentiaires de Paris : « C'est surpeuplé comme toutes les prisons de la grande couronne : Nanterre, Pontoise, Villepinte, etc. Nous subissons les choix de l'administration judiciaire. Mais les manques sont encore plus criants pour les places en semi-liberté qui préparent à la réinsertion, comme à Gagny, où le taux de surpeuplement est de 180 %. »<br /> A l'administration pénitentiaire, on assure qu'à Meaux-Chauconin, « les conditions de détention sont correctes » et que « le calcul des capacités dépend des établissements. Il y en a où il est impossible de tenir à trois par cellule. Il y en a où c'est plus envisageable. »<br /> L'OIP rappelle pourtant que, selon les règles pénitentiaires européennes, « chaque détenu doit en principe dormir dans une cellule individuelle ». Mais depuis quelques semaines, « des cellules de 13,5 m2 prévues pour deux personnes en accueillent une troisième, qui dort sur un matelas à même le sol.<br /> Michaël Hajdenberg"
L
A noter que cette prison est toute neuve... Que c'est la problématique habituelle des "maisons d'arrêt", du fait du recours persistant à la détention provisoire d'une part, à l'allongement extravagant des instructions, et une fois que celles-ci sont closes, au passage devant un tribunal.  En général, le quartier des condamnés est plus "vivable", du moins dans ces prisons neuves.Il faut également signaler que bâtir une prison en rase campagne, c'est évidemment moins cher sur le plan immobilier. Mais que le corollaire, c'est la très grande difficulté pour des familles de visiter les condamnés et prévenus quand elles n'ont pas de véhicule, alors même que toutes les études font du maintien des liens amicaux et familiaux des détenus avec leurs proches une des conditions essentielles de leur réinsertion (on ne parle pas d'humanité là, mais de l'intérêt bien compris de la société)Se souvenir de ce que disait Coluche. Les politiques devraient investir autant dans les prisons que les écoles, parce que s'ils sont sûrs de ne pas retourner à l'école...
Répondre
F
... Je crois que la prisons de Meaux-Chauconin est désservie par des navettes de bus... Maintenant, si j'ai relayé cette information c'est que je ne comprends pas comment un bâtiment "neuf" et à la pointe en matière d'architecture carcérale, puisse être victimes de malfaçons déjà (c'est quoi cette histoire de peinture à refaire dans les douches ! Et je ne rappelerais pas l'histoire dingue des portes d'entrées qui s'étaient "envolées"!). Et puis de me demander surtout comment on en est arrivé au plus fort taux de surpopulation des prisons d'île de France ???? Est-ce la faute d'une mauvaise gestion de l'établissement ? Une recrudescence de la criminalité ? Ou bien un gros disfonctionnement de notre système judiciaire ? Alors la faute à qui ou à quoi ? En attendant je trouve ça déplorable...