Conseil préventif en cas de catastrophe, et autres imprévus.

Publié le 12 Décembre 2006

A la suite d'un post précédent sur une panne de courant qui avait privé l'école Alain II d'éclairage public le soir pendant quelques temps (le courant a-t-il été remis?), un débat a été engagé avec quelques lecteurs-bloggeurs sur la façon de procéder en cas d'incident ou d'imprévu.

Il est en effet inquiétant de voir que beaucoup d'entre nous (moi y compris) n'avons pas les réflexes adéquats en cas de situations sortant de l'ordinaire. Une société qui nous assure un certain confort, un pays relativement à l'abri des catastrophes naturelles (et pourtant nous avons connu ces dernières années, des inondations, des tempêtes, de fortes chutes de neige, un grand froid ou une grande chaleur...), nous laissent malheureusement assez dépourvu face à ces situations. On nous rappelle parfois (il n'y a pas si longtemps par le biais de docu-fiction catastrophe, déjà oublié?) quoi faire ou ne pas faire en cas d'urgence. Dans les faits, il faudrait nous les rappeler perpétuellement.

Sur l'initiative du rédacteur du blog "les réactionnels de gauche", je relie ici même un extrait de ces quelques conseils préventifs que chacun d'entre nous devraient connaître. Le texte dans son intégralité à cette adresse :
http://reacsdegauche.typepad.fr/essais_contributions/2006/12/risques_majeurs.html#comments  

Sans verser dans le catastrophisme, ou même entrevoir le pire du pire, ces quelques conseils me semble une grande partie basé sur le bon sens dont devrait être à même de faire preuve tout citoyen digne de ce nom. Je le rappel donc ici, à défaut de le voir pour l'instant, enseigner au sein des écoles, lors des journées d'appel citoyen, ou même conseillé par nos assurances ... Nous pouvons toujours en débattre ! 




"[...] L'Etat, les pouvoirs, nous doivent beaucoup. Mais ils ne peuvent pas tout et s'il sera toujours temps de leur demander des comptes après la catastrophe éventuelle (exemple: l'incurie des autorités américaines après Katrina à la Nouvelle Orléans) Mais il faut apprendre à se débrouiller sur le moment, et pour cela s'être préparé auparavant.


En cas de risque majeur, la population pourrait se diviser en trois catégories:

- ceux qui sont tout à fait involontairement en détresse: les blessés, les malades, ceux qui ont tout perdu et à qui on doit assistance prioritaire ;
- ceux qui se sont mis dans la situation précédente par insouciance ; comme nous sommes des gens civilisés, nous leur prêtons assistance au même titre que les premiers, mais ils diluent la capacité d'intervention des secours de par leur seule négligence ;
- ceux qui ont pris quelques précautions de base et peuvent donc patienter: non seulement ils ne requièrent pas l'attention des secours au détriment des plus atteints mais ils sont à même d'exercer leur devoir civique envers les premiers, ce qui permet aux professionnels de se consacrer aux cas les plus lourds.

Nous essayerons de récapituler les précautions minimales que chacun peut mettre en oeuvre sans grande difficulté.


Vous circulez.

Tenir compte d'un risque de blocage prolongé, surtout si vous êtes sur une autoroute avec des glissières de sécurité et l'impossibilité de faire demi-tour, ou de se réfugier dans une habitation. Mais un tête à queue de nuit en plein hiver sur une route déserte, et cela peut être aussi la catastrophe - même si vous n'avez pas été blessé.

Dangers : canicule, froid. Avoir dans sa voiture de quoi boire, un peu à manger, assez de carburant pour rouler quelques dizaines de kilomètres, une ou deux couvertures de survie (30g, 3 euros). Si vous partez avec un nourrisson pour un trajet interurbain sans respecter ces précautions minimales, vous êtes un criminel potentiel.

Bien entendu, une roue de secours en bon état, des équipement neige et verglas pendant l'hiver, une lampe de poche en état de fonctionnement sont un minimum (pour cette dernière, prévoyez une lampe à diode qui se recharge à la manivelle: pas de problèmes avec les piles qu'on oublie de changer régulièrement!)

 


Chez vous.

Stock de nourriture qui permet de "voir venir" pendant quelques jours.

Choisir judicieusement: des pâtes si on est dans un appartement en "tout électrique", ce n'est guère adapté, alors que l'on peut fort bien manger une conserve froide. Idem: garder quelques bouteilles d'eau pour assurer la consommation courante le temps que les secours s'organisent. 50 à 80 l d'eau dans des jerrycans, cela permet également de faire fonctionner tant bien que mal une chasse d'eau à intervalles réguliers, de faire des "toilettes de chat". Lait ou petits pots pour nourrissons, impérativement stockés "au cas où". Pastilles désinfectantes (pour un prix dérisoire, une boîte d'hydroclonazone vendue en pharmacie permet de désinfecter 180l d'eau)


Idem pour les médicaments vitaux: ne pas attendre le dernier moment pour renouveler les ordonnances (insuline, médicaments pour cardiaques, etc.)

Principe de gestion de ce stock

On le fait "tourner" selon le principe: "premier entré, premier sorti". Veillez simplement à ce qu'il ne diminue pas.

Il faut impérativement conserver un poste de radio avec des piles en bon état de fonctionnement, de même que des lampes de poche

C'est par la radio que parviendront les messages de sécurité civile. Un casque d'écoute diminue considérablement la quantité d'énergie gaspillée par les piles, qu'il faut de toute manière changer de temps à autre même si elles n'ont guère fonctionné. Pour les lampes de poche, l'idéal, ce sont les lampes à diode rechargeables à l'infini avec une manivelle.

A la campagne, si vous comptez sur le contenu de votre congélateur, il vous faut bien entendu un petit groupe électrogène d'appoint (tournant six heures sur 24, il maintient la température optimale d'un congélateur qu'on n'ouvre qu'une fois par jour). Bien entendu, pas de cet équipement en ville: les morts pas intoxication au monoxyde de carbone sont encore fréquentes

Le confinement.

En cas de nuage toxique (accident industriel ou radioactif, voire bactériologique), c'est la seule précaution qui vaille. Neuf fois sur dix, un confinement de deux heures suffit à épargner 95% des victimes potentielles; donc repérez la pièce qui vous servira à cet usage et stockez les matériaux adéquats (adhésif, etc.) pour bien  isoler votre famille

(NB: cela peut être un jeu très rigolo, de s'entraîner à cela avec des enfants un dimanche après midi quand il n'y a rien à la télévision: je peux l'attester, ils adorent).

Les survivants de la catastrophe de Bhopal en Inde (où des milliers de gens ont été assassinés par Union Carbide) furent ceux qui ont écouté la radio et sont demeurés chez eux - bien que leurs cases soient des endroits de confinement potentiel fort peu adaptés.

Vous êtes particulièrement concernés si vous vivez près d'une zone industrielle classée "Seveso", une centrale nucléaire, etc. Si la contamination persiste, ce sont des équipes de la sécurité civile "NBC" qui viendront vous extraire de votre abri en vous protégeant. Dans la pièce confinée: la radio, l'éclairage, de quoi boire, un seau pour les besoins hygiéniques. Pas de chauffage dans cette pièce! (sauf électrique, s'il n'y a pas coupure: sinon, décès par intoxication au monoxyde de carbone assuré)

Les messages des autorités.

Les PPR (plans de prévention des risques) existent, ils sont retravaillés régulièrement. En cas de risque majeur, faites ce qu'on vous dit (radio, hauts parleurs dans la rue, etc.). Pas plus, pas moins.

Si on vous intime l'ordre de ne pas aller chercher vos enfants à l'école, obtempérez: c'est que des équipes s'en occupent prioritairement, qui n'ont nul besoin de parents incompétents et rendus hystériques par le stress, qui bloqueront les accès avec leurs voitures - rendant ainsi problématique la survie des dits enfants.

Si on vous dit d'évacuer une zone, faites le sans précipitation, mais sans attendre. On ne quitte jamais un immeuble en empruntant l'ascenseur. Une porte d'entrée calfeutrée et mouillée résiste au moins 40 mn au feu, le temps d'appeler au secours par une fenêtre.

Si on vous dit de rester chez vous ou sur votre lieu de travail, faites le.

Si on vous dit de vous confiner, faites le en sachant que dans le pire des cas ce n'est que pour quelques heures.

Séisme? Explosion? Le simple réflexe (que tous les petits Japonais ont acquis) de se jeter sous une table divise par quatre le risque d'être tué sur le coup.

Et bien entendu, n'encombrez pas les lignes téléphoniques avec des appels inutiles: laissez travailler les secours qui pourront ainsi se consacrer aux tâches prioritaires.

Il est inepte de  bloquer le standard des pompiers parce qu'une panne d'électricité vous cause quelques désagréments, comme des milliers de gens l'ont fait lors de la récente panne. Un réel sinistre, un vrai drame et ils étaient injoignables! [...]"

Rédigé par F.B.

Publié dans #010 Blog

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L
Merci pour la répercussion.Il serait bon que chacun de notre côtés, tous les lecteurs de ce blog cherchent de potentielles sources de danger industriel (installations SEVESO par exemple).Je pense tout simplement à Roissy. Le risque de catastrophe aérienne est infime, mais des avions survolent Meaux à des intervalles rapprochés. Un Jumbo qui crashe sur la ville, et nous serons dans la situation du risque majeur...
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