de Cachan à Meaux ?

D'après l'association France Terre d'Asile, parmi les derniers sans papiers et anciens squatteurs du gymnase de Cachan (Val-de-Marne) entre Août et fin Septembre dernier, certains auraient été relogés dans des foyers Sonacotra et des hôtels, en région parisienne, dont à Meaux. Ceci dans une plus que relative discrétion.
Je n'arrive pas  encore à comprendre comment on a pu laisser se faire cette histoire, et la laisser encore aujourd'hui continuer (puisque les solutions de relogements attribués aux squatteurs sont encore du provisoire). Comment concevoir, que l'on ai pu laisser s'installer sciemment des familles dans un squat (certainement posant déjà des problèmes d'insalubrité, et promis a une démolition), pour qu'on les en chasse par la suite dans des conditions pareilles ?

Le pire c'est que je crois que cette méthode est une politique très commune de la ville. Et Meaux et sa région en ont souffert aussi. Souffert d'une politique qui engendre deux maux : paupérisation (l'appauvrissement d’un groupe ou d'une population) et gentrification (embourgeoisement d'un quartier populaire).*
A Meaux c'est le quartier de Beauval qui en est l'exemple type. Et sous couverts des grands travaux urbains c'est bien un processus (caché) de gentrification qui se fait jour.
Le problème est complexe. Beauval c'est quasiment 90% de logement social, et 50% pour la ville de Meaux. Le logement social, est un besoin. Mais sur une telle concentration, l'augmentation des maux inhérents à un milieux socio-économique difficile s'est accroissé, en même temps que chutait le niveau de la qualité de vie (des médecins, des ingénieurs, habitaient les tours de Collinet au début de leur construction !). Pour qu'une certaine qualité de vie reste il faut un équilibre des milieux sociaux. A Beauval, avait-on le choix? Devaient-on continuer de laisser pourrir sans rien faire ? 

Enfin, à une population plus riche qui s'installe, les plus pauvres doivent laisser la place et partir. Mais jamais on ne suit ces populations. Et souvent les maux (violences, incivilité, dégradation, chômage...) que l'on essaie d'enrayer là, vont se déverser ailleurs, selon le système des vases communicants. Concrètement, aujourd'hui, la région Est (surtout) de Meaux (Lizy-sur-Ourcq, La Ferté-sous-Jouarre, et jusque Château Thierry), voit son environnement social se dégrader de plus en plus, les municipalité ne pouvant faire face à une nouvelle population qu'on lui a imposée, et les problèmes que l'on a jamais solutionnés avec !

Meaux ne pouvait pas laisser se paupérisé un quartier, qui représente la moitié de la ville et la moitié de sa population ! Mais qu'elle n'ai pas su (mais le problème est général) prendre en compte la dimension sociale de ces enjeux, me semble loin d'être sans conséquence : déplacer le problème sans jamais le résoudre... jusque quand cette non politique continuera ? :-o

* L’un des principaux symptômes de la gentrification est la spéculation immobilière. Des bâtiments dégradés, ou des parcelles de terrain ayant perdu beaucoup de valeur, sont rachetées à bas prix par des promoteurs, pour être rasée puis reconstruites, ou réhabilité, et vendu a une classe sociale plus aisée, afin de faire une plus value. Meaux ne souffre pas ou peu de ce symptôme. L’intervention sur le quartier se fait la plus part du temps soit sur des terrains appartenant a l’espace public de la ville, soit sur des bâtiments propriétés de bailleurs sociaux, qui reconstruisent (comme l’OPAC). Le centre ville de Meaux serait plus en ce moment victime de ce phénomène bien que beaucoup d’opérations immobilière « prestigieuses » se réalisent sur d’ancien bâtiment publics (comme l’école Jeanne d’Arc au pied de la cathédrale). Mais l’augmentation des loyers et des prix des appartements en centre villes est un indicateur (corrigez-moi si je me trompe).