Citoyen ? (1)

Publié le 2 Octobre 2006

Qu'est-ce qu'être citoyen aujourd'hui ? Cette question, je viens à me la poser, après que la municipalité a décidé de lancer un "passeport citoyenneté jeunesse". A travers une série d'articles, je reviendrais sur cette nouveauté lancée par la municipalité lors du dernier conseil municipal, mais déjà amenées à causer débat.

Pour le moment, je vous propose a la suite, de vous reporter au nouveau numéro de Meaux (le journal), publié par la mairie et qui en explique en gros le principe. Téléchargeable sur le site officiel de la ville de Meaux au format PDF , à cette adresse : http://www.ville-meaux.fr/-Le-journal-de-la-ville-.html

Je vous communique aussi ci-après, l'intervention de Laetitia Martig lors du dernier conseil municipal, au sujet du passeport citoyenneté, et qu'elle m'a envoyé de sa propre initiative par mail :

 

"Monsieur le Maire,

Nous nous réjouissions par avance d’avoir à voter des dispositions relatives à la citoyenneté et à la jeunesse. Qui, en effet, parmi nous, pourrait nier l’intérêt, voire l’urgence, d’un débat serein et constructif sur un tel sujet, quand dominent par ailleurs les réflexes de stigmatisation et de répression systématique ?

C’est donc avec intérêt que nous avons pris connaissance du dispositif « Meaux Citoyenneté Jeunesse » que vous nous proposez. Malheureusement, notre dépit et notre déception furent aussi vifs que l’intérêt initial que nous lui portions…

Je passe sur le flou (artistique mais sans doute volontaire) contenu dans l’expression « contrat moral », qui figure dans la note de présentation. Nul ne sait en effet ce qu’elle recouvre réellement, hormis un rappel somme toute traditionnel aux droits et aux devoirs, rebaptisés ici, sans doute pour faire plus moderne, « obligations » et « avantages ». Quoique flou, ce « contrat moral » n’en semble pas moins impératif, puisqu’il est écrit qu’il ne saurait souffrir impunément de « violation manifeste ». Sans doute nous préciserez-vous, Monsieur le Maire, ce qu’il faut donc entendre par « contrat moral », et pourrez-vous nous en détailler très concrètement le contenu.

La deuxième source de déception tient au fait que nous n’avons, en guise de civisme, découvert qu’une sorte de caddy du consumérisme. Si le sujet n’était pas aussi important, nous pourrions en effet sourire de l’inventaire des « avantages » que les jeunes pourront retirés dudit « contrat moral ». Pour l’exemple, tout de même : crédits de photocopies et d’affranchissements, entrées dans différentes infrastructures municipales, telles que la piscine, la patinoire ou le club de boxe. Si nous ne nous opposons nullement, bien au contraire, à des dispositions sociales qui aident les jeunes à accéder au loisir ou simplement à vivre décemment, nous chercherions en vain ici toute trace de citoyenneté active. De sorte que nous regrettons amèrement que la citoyenneté soit avancée, que dis-je, vendue, comme un produit qui ouvrirait des droits de tirages sur un certain nombre d’infrastructures publiques. Là encore, que nul ne se mette en quête d’une quelconque dimension éducative, pourtant inhérente à toute définition réelle du civisme : cela serait en vain.

Enfin, vous me permettrez de m’étonner que le Conseil Consultatif des Jeunes, qui se réunit pourtant régulièrement, n’ait jamais été consulté. La méthode eût été intéressante lorsqu’on prétend s’intéresser à la jeunesse, d’autant que cette instance incarne précisément une citoyenneté vivante et concrète. Sans doute ne saurait-elle suffire, mais au moins a-t-elle le mérite de symboliser à la lettre le souci de citoyenneté dont vous vous dites porteur.
 
Je vous remercie."

(to be continued)

Rédigé par F.B.

Publié dans #170 Citoyen

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