Du projet urbain à Meaux : la passerelle du Marché (1)

Publié le 24 Mai 2006

En consultant le dernier numéro de Meaux "le journal" (n° avril-mai 2006), j'ai pu constater tous les efforts que la mairie tend à faire pour embellir la ville : maison de la petite enfance, réaménagement de l'avenue du 18 juin 1944, ou du pont Jean Bureau (tiens, c'est nouveau !), la ville à des projets à profusion... mais quelle est la valeur réel de ses projets ?

 

De part mes études et le métier auquel je me destine (urbaniste ndw.), j'ai été sensibilisé à concevoir la ville à travers le projet urbain. Pour faire simple disons qu'il s'agit de penser la ville dans une vision globale ; ou lorsque l'on intervient sur un objet précis (architecture, bâtiment public, espace public), cela ne peut se faire sans penser à ce que sera l'incidence de cet objet sur la ville (dans sa pratique, son espace, sa symbolique, son économie...), et donc son environnement, son contexte. Le projet urbain intervient (en théorie) en amont de tout projet architectural ou d'aménagement urbain. En l'absence de projet urbain (de penser la ville), il faut considérer que la valeur d'un projet s'amoindri considérablement du fait qu'il ne fera pas bénéficier la ville de tout son potentiel.

 

Qu'en est-il a Meaux du projet urbain ? Prenons l'exemple de la passerelle du Marché.

 

Fermée au public en 2002, pour causes de sécurité (la passerelle menaçait de ruine), il est enfin question aujourd'hui de la démolir. Avec pour conséquence plus ou moins directe la construction à court terme d'une nouvelle passerelle piétonne quelque part entre le pont Jean Bureau et le barrage.

Il a fallut du temps pour que soit décidée cette démolition, et on (la municipalité) s'est refilé la patate chaude pendant un moment avant de faire ce choix. S'était-on posées les bonnes questions alors? L'argument du coup élevé (mais réel) d'un tel projet était-il bien le plus important ? Ou bien s'agissait-il de querelles politiciennes... ou peut-être l'intérêt moins avouable de la majorité de se garder un projet "marquant" en centre ville, juste avant les prochaines élections municipales? Petite digression : le projet de la médiathèque réalisé par Jean Lyon à la fin de son mandat (vers 1994), n'a pas du peser bien lourd dans la balance, malgré la grande qualité architectural du bâtiment et sa plus que nécessité pour la ville.


Bref, cela fait donc 4 ans que la passerelle tiens toujours sur ses piles. Une carcasse, une "verrue" en plein centre ville, dont le manque se fait plus ressentir par cette présence que par sa réelle utilité. Disons le, cette passerelle peut-être sympathique d'un certain coté pour rejoindre le centre ville sans faire un détour par le pont du Marché ou par les très peu confortables trottoirs du pont Jean Bureau, n'était déjà pas très attractive avant cela : mal reliée à la place de la mairie d'un coté et débouchant sur l'endroit le plus glauque de l'ensemble du Richemont (un couloir sentant la pisse à la limite coupe gorge). Pas de regret donc à voir cet ouvrage d'art disparaître.

 

 

 

L'affaire pourrait s'arrêter là, mais il est déjà question de reconstruire une nouvelle passerelle. Alors que dans ce post je ne fais qu'introduire  la notion de projet urbain, dans le post suivant j'entrerais pleinement dans le projet urbain, à travers ce projet de passerelle.

(to be continued)

  

 

 

PS : cet article présenté déjà sur http://spaces.msn.com/image-meaux/ est repris en intégralité ici, dans trois articles successifs...

Rédigé par F. B.

Publié dans #710 Urbanisme - Paysage

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