La crise serait-elle une chance pour le logement social ?
Publié le 29 Novembre 2008
Le groupe d'opposition socialiste meldois en avait rêvé, la crise l'a fait !
La visite de Nicolas Sarkozy à Meaux, dont on pouvait se demander quelle en était la motivation profonde (comme le rappelle le Parisien JFC et NS ne sont pas de grands amis... ^^ - voir article en fin de page), trouve sa justification dans une décision inédite du gouvernement, d'un plan de soutient à l'immobilier, et la promesse de racheter à certains promoteurs immobiliers pris par la crise, une partie des programmes lancés et qu'ils sont dans l'impossibilité de vendre aujourd'hui (parce que trop chers !).
Meaux (en bonne "ville laboratoire" du gouvernement) est bien entendu, directement concernée par ce projet. Ce qui est une mauvaise chose pour la promotion immobilière (tellement active sur la ville ces derniers temps, qu'on ne pouvait raisonablement pas non plus la laisser s'écrouler), est surtout devenu une bonne chose pour le logement social.
Le logement social n'était pas du tout une priorité de la majorité municipale, qui en limitait fortement la reconstruction. Mais par les effets de la crise, il est de force à nouveau en question, et va se retrouver dans des quartiers où la programmation n'en avait prévu aucun (ZAC de l'Etang aux Cygnes, avenue de la Marne), ou du moins n'avait pas prévu d'en reconstruire (ZAC Luxembourg) !
Pour rappel, on pouvait comprendre ce choix de la municipalité qui ne voulait pas faire de logement social : elle devait fare face à l'héritage lourd des nouveaux quartiers (Beauval et La Pierre Collinet), qui était un "trop" de logement social (entre 50% et 60% de logement social pour la commune quand la loi SRU en oblige 20%), et surtout un "trop concentré" (80% uniquement pour Beauval). Diminuer le nombre de logements sociaux sur Meaux n'était pas en soi une mauvaise chose (30-35% aurait été bien). Mais la ville quand elle en reconstruisait ne le faisait que là où elle avait détruit ! Ce qu'il aurait fallut faire aussi, c'était de mieux répartir la reconstruction du logement social sur le territoire de la ville. Vouloir une certaine "mixité". Or jusqu'à présent celà ne se faisait pas, essentiellement on vous dira pour des raison de disponibilité foncière, plus vraissemblablement pour une question d'"entre-soi". Et c'est la crise qui va revenir sur cette situation !
Le choix de faire basculer une partie de la construction privée dans le domaine du logement social, va permettre aussi à la ville de respecter mieux la règle du "1 pour 1" (pour 1 logement social détruit, 1 de reconstruit). Cette règle encore, dans le cas de Meaux, est un peu imbécile. La reconstruction de logement social devrait s'abstraire des limites communales et la règle du "1 pour 1" donner la possibilité a des villes qui "manquent " de logement social d'en faire (par basculement des financement, accords entre communes, que sais-je...).
Derrière la destruction du logement social, il y a encore le problème de déplacements de populations. Ce qui a systématiquement mené au déplacement des problèmes liés à ces population. Mais pas la résolution de ces problèmes. Il y a une question morale derrière ce constat. Une ville comme Meaux n'a pas a souffrir d'une situation trop lourde à porter pour elle seule, mais elle doit aussi prendre sa part, et trouver à régler aussi ses propres problèmes... voila, c'était une petite digression de ma part.
Ci dessous, retrouvez deux articles relatant la visite du Président Nicolas Sarkozy à Meaux :
NICOLAS SARKOZY VOLE AU SECOURS DES PROMOTEURS
(par Valentine Rousseau - 29.11.2008 - Le Parisien.fr)
"A Meaux, les promoteurs peinent à vendre tous leurs programmes. Hier, Nicolas Sarkozy a annoncé le rachat de futurs pavillons qui deviendront logements sociaux.
Nicolas Sarkozy a dévoilé hier son plan d’aide au logement à Meaux, en se rendant sur un chantier de la ZAC de l’Etang-aux-Cygnes. Le président de la République était encadré par Jean-François Copé, député-maire devenu hier ami de circonstance, et de la députée Chantal Brunel. Sur cette bordure du parc du Pâtis s’alignent une dizaine de programmes en chantier.
Kaufman & Broad devait y construire 46 maisons à 220 000 €. Mais, après deux ans de commercialisation, seuls trois pavillons étaient réservés sur plan et les travaux n’avaient pas démarré. Aujourd’hui, ce lot s’est transformé en logements sociaux locatifs.
La baguette magique ? La décision de l’Etat, le 1 e r octobre, de racheter par l’intermédiaire de bailleurs sociaux plus de 30 000 logements qui n’auraient pas été construits, faute de réservations de clients. La Société nationale immobilière (SNI, filiale de la Caisse des dépôts) s’est engagée à en racheter 10 000. Elle a l’embarras du choix face à des promoteurs inquiets.
« Nous sommes en train de trier parmi les 45 000 logements proposés. Le but est de vendre avec un minimum de marge », souligne Yves Chazelle, membre du directoire du groupe SNI chargé du développement. L’opération permet, in fine, de réduire le loyer de 20 %.
D’une surface de 85 à 95 m 2 , ces maisons Kaufman seront ainsi louées entre 750 et 850 €, au lieu de 1 000 à 1 100 €. Dans le lot, dix pavillons sont estampillés Prêt social à la location-accession (PSLA). « Le locataire de ce type de logement peut exercer une option d’achat sous cinq ans, explique Artur Jorge Bras, adjoint au maire chargé du logement. Quand il achète, une partie des loyers payés sera déduite du prix. C’est le premier PSLA de la ville et nous souhaitons le développer puisqu’il permet l’accession sociale à la propriété. »
D’autres promoteurs de la ville, inquiets de leurs ventes, ont frappé à la porte de la mairie : Bouygues, qui lance une opération sur le site de l’ancien collège Dunant, les Nouveaux Constructeurs, dans le quartier Luxembourg, Terralia dans la ZAC de l’Etang-aux-Cygnes. La ville porte un regard vigilant à ces demandeurs, pour qu’un minimum de programmes privés deviennent, pour cause de crise, des logements sociaux. Elle en possède déjà 48 %.
Sur le chantier boueux, le PDG de Kaufman & Broad, Guy Nafilian, a décliné à Nicolas Sarkozy ses propositions de relance : une TVA à 5,5 % pendant un an pour les primo-accédants et un prêt à taux zéro sur 10 % de la somme empruntée. « Non, a rétorqué le président. Cela ne va pas faire baisser le prix de l’immobilier et c’est notre objectif.»
Il a annoncé que les terrains militaires désertés par les casernes seront donnés aux villes. « A elles d’y construire ce qu’elles désirent, des bureaux, des logements. » "
A MEAUX SARKOZY VEILLE A SA RELATION AVEC COPE
Publié le 28/11/2008 par Le Grand Journal - article repris du Figaro.fr
En visite à Meaux, fief UMP dirigé depuis treize ans par Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy a fait taire les commentaires sur une mésentente persistante qu’il aurait avec le patron des députés UMP. Le chef de l’État a préconisé une « solution de bon sens » pour les SDF.
«C’est ma septième visite à Meaux. Il y en aura, sans doute, une huitième pour quelque chose d’encore plus important !» Nicolas Sarkozy achève sous les applaudissements son discours, devant environ 1 200 militants UMP, réunis pour un de ses «meetings secrets», dont le chef de l’État raffole. Succès évidemment garanti dans ce fief UMP dirigé, depuis treize ans, par Jean-François Copé. Il n’en fallait pas plus pour regonfler le patron des députés UMP, contraint de gérer, ces derniers jours, la controverse autour du travail dominical, une des promesses présidentielles, ainsi que la délicate réforme de l’audiovisuel public, un dossier suivi de près par l’Élysée.
Avec cette visite de deux heures à Meaux, le président fait donc taire - au moins pour un temps - les commentaires sur une mésentente persistante entre les deux hommes. Sarkozy a donné du «mon cher Jean-François» à quatre reprises dans son discours. Mieux encore, Copé a eu droit à l’hélicoptère présidentiel spécialement affrété entre Paris et Meaux. Cerise sur le gâteau, Sarkozy est arrivé sur le chantier de la ZAC de l’Étang aux cygnes, en voiture, accompagné de… Copé. La ministre du Logement Christine Boutin a dû se contenter de suivre le cortège dans une autre voiture. «Nicolas m’a fait le grand jeu», confie Copé, pas mécontent d’accueillir le chef de l’État dans sa banlieue de Seine-et-Marne.
À Meaux, la visite présidentielle tombe à pic. Venu parler du logement, le président en profite pour préconiser sa solution dans le dossier des sans-abri : «Il faut agir de façon à ce que plus personne ne meure de froid en 2008 dans l’un des pays les plus riches au monde. C’est un scandale !» Décidé à mettre un terme à la polémique naissante sur l’hébergement d’office des SDF, le chef de l’État a donné raison à la fois à François Fillon et à Christine Boutin. «Le premier ministre a eu parfaitement raison de dire qu’on ne peut pas obliger quelqu’un à rester dans un centre d’hébergement d’urgence s’il ne veut pas », a-t-il commenté.
Un plan de soutien à l’économie le 4 décembre
Estimant que les sans-abri n’avaient pas la lucidité nécessaire pour décider s’ils souhaitaient ou non rejoindre un centre d’hébergement d’urgence en cas de grand froid, Sarkozy a préconisé de s’occuper d’eux dans un premier temps. « Cette personne-là, on lui donne à manger un bon repas chaud, on lui propose de la soigner, on lui permet de prendre une douche, on lui montre la chambre qu’on lui propose. Si elle n’en veut pas, elle s’en va, elle reprend la rue. C’est le respect de la dignité de la personne, c’est le respect de la liberté », a-t-il poursuivi en demandant au premier ministre et à sa ministre du Logement de recevoir les associations de soutien aux SDF pour imaginer un « équilibre de bon sens ».
Devant les professionnels du logement, le président a répété qu’il ferait des annonces précises le 4 décembre, jour de la présentation de son «plan de soutien très puissant à l’activité économique ». «Nous allons faire plus pour le logement, mais je veux que ce qu’on fasse permette de faire baisser les prix. C’est la priorité. On ne peut pas continuer de passer de bulles en crises» , a-t-il prévenu. Et comme la politique n’est jamais très loin avec Sarkozy, il a mis les rieurs de son côté en saluant les « ministres actuels, anciens et à venir».
Après Meaux vendredi, et Valenciennes mardi dernier chez Jean-Louis Borloo, le président va poursuivre sa tournée des barons de la droite. Mardi prochain, il se rendra à Antony, chez Patrick Devedjian, le président du conseil général des Hauts-de-Seine et patron de l’UMP. Avec ces déplacements, Nicolas Sarkozy se prépare à tourner la page de la présidence française de l’Union européenne et aborder la séquence suivante. Forcément très politique."
La visite de Nicolas Sarkozy à Meaux, dont on pouvait se demander quelle en était la motivation profonde (comme le rappelle le Parisien JFC et NS ne sont pas de grands amis... ^^ - voir article en fin de page), trouve sa justification dans une décision inédite du gouvernement, d'un plan de soutient à l'immobilier, et la promesse de racheter à certains promoteurs immobiliers pris par la crise, une partie des programmes lancés et qu'ils sont dans l'impossibilité de vendre aujourd'hui (parce que trop chers !).
Meaux (en bonne "ville laboratoire" du gouvernement) est bien entendu, directement concernée par ce projet. Ce qui est une mauvaise chose pour la promotion immobilière (tellement active sur la ville ces derniers temps, qu'on ne pouvait raisonablement pas non plus la laisser s'écrouler), est surtout devenu une bonne chose pour le logement social.
Le logement social n'était pas du tout une priorité de la majorité municipale, qui en limitait fortement la reconstruction. Mais par les effets de la crise, il est de force à nouveau en question, et va se retrouver dans des quartiers où la programmation n'en avait prévu aucun (ZAC de l'Etang aux Cygnes, avenue de la Marne), ou du moins n'avait pas prévu d'en reconstruire (ZAC Luxembourg) !
Pour rappel, on pouvait comprendre ce choix de la municipalité qui ne voulait pas faire de logement social : elle devait fare face à l'héritage lourd des nouveaux quartiers (Beauval et La Pierre Collinet), qui était un "trop" de logement social (entre 50% et 60% de logement social pour la commune quand la loi SRU en oblige 20%), et surtout un "trop concentré" (80% uniquement pour Beauval). Diminuer le nombre de logements sociaux sur Meaux n'était pas en soi une mauvaise chose (30-35% aurait été bien). Mais la ville quand elle en reconstruisait ne le faisait que là où elle avait détruit ! Ce qu'il aurait fallut faire aussi, c'était de mieux répartir la reconstruction du logement social sur le territoire de la ville. Vouloir une certaine "mixité". Or jusqu'à présent celà ne se faisait pas, essentiellement on vous dira pour des raison de disponibilité foncière, plus vraissemblablement pour une question d'"entre-soi". Et c'est la crise qui va revenir sur cette situation !
Le choix de faire basculer une partie de la construction privée dans le domaine du logement social, va permettre aussi à la ville de respecter mieux la règle du "1 pour 1" (pour 1 logement social détruit, 1 de reconstruit). Cette règle encore, dans le cas de Meaux, est un peu imbécile. La reconstruction de logement social devrait s'abstraire des limites communales et la règle du "1 pour 1" donner la possibilité a des villes qui "manquent " de logement social d'en faire (par basculement des financement, accords entre communes, que sais-je...).
Derrière la destruction du logement social, il y a encore le problème de déplacements de populations. Ce qui a systématiquement mené au déplacement des problèmes liés à ces population. Mais pas la résolution de ces problèmes. Il y a une question morale derrière ce constat. Une ville comme Meaux n'a pas a souffrir d'une situation trop lourde à porter pour elle seule, mais elle doit aussi prendre sa part, et trouver à régler aussi ses propres problèmes... voila, c'était une petite digression de ma part.
Ci dessous, retrouvez deux articles relatant la visite du Président Nicolas Sarkozy à Meaux :
NICOLAS SARKOZY VOLE AU SECOURS DES PROMOTEURS
(par Valentine Rousseau - 29.11.2008 - Le Parisien.fr)
"A Meaux, les promoteurs peinent à vendre tous leurs programmes. Hier, Nicolas Sarkozy a annoncé le rachat de futurs pavillons qui deviendront logements sociaux.
Nicolas Sarkozy a dévoilé hier son plan d’aide au logement à Meaux, en se rendant sur un chantier de la ZAC de l’Etang-aux-Cygnes. Le président de la République était encadré par Jean-François Copé, député-maire devenu hier ami de circonstance, et de la députée Chantal Brunel. Sur cette bordure du parc du Pâtis s’alignent une dizaine de programmes en chantier.
Kaufman & Broad devait y construire 46 maisons à 220 000 €. Mais, après deux ans de commercialisation, seuls trois pavillons étaient réservés sur plan et les travaux n’avaient pas démarré. Aujourd’hui, ce lot s’est transformé en logements sociaux locatifs.
« Le but est de vendre avec un minimum de marge »
La baguette magique ? La décision de l’Etat, le 1 e r octobre, de racheter par l’intermédiaire de bailleurs sociaux plus de 30 000 logements qui n’auraient pas été construits, faute de réservations de clients. La Société nationale immobilière (SNI, filiale de la Caisse des dépôts) s’est engagée à en racheter 10 000. Elle a l’embarras du choix face à des promoteurs inquiets.
« Nous sommes en train de trier parmi les 45 000 logements proposés. Le but est de vendre avec un minimum de marge », souligne Yves Chazelle, membre du directoire du groupe SNI chargé du développement. L’opération permet, in fine, de réduire le loyer de 20 %.
D’une surface de 85 à 95 m 2 , ces maisons Kaufman seront ainsi louées entre 750 et 850 €, au lieu de 1 000 à 1 100 €. Dans le lot, dix pavillons sont estampillés Prêt social à la location-accession (PSLA). « Le locataire de ce type de logement peut exercer une option d’achat sous cinq ans, explique Artur Jorge Bras, adjoint au maire chargé du logement. Quand il achète, une partie des loyers payés sera déduite du prix. C’est le premier PSLA de la ville et nous souhaitons le développer puisqu’il permet l’accession sociale à la propriété. »
D’autres promoteurs de la ville, inquiets de leurs ventes, ont frappé à la porte de la mairie : Bouygues, qui lance une opération sur le site de l’ancien collège Dunant, les Nouveaux Constructeurs, dans le quartier Luxembourg, Terralia dans la ZAC de l’Etang-aux-Cygnes. La ville porte un regard vigilant à ces demandeurs, pour qu’un minimum de programmes privés deviennent, pour cause de crise, des logements sociaux. Elle en possède déjà 48 %.
Sur le chantier boueux, le PDG de Kaufman & Broad, Guy Nafilian, a décliné à Nicolas Sarkozy ses propositions de relance : une TVA à 5,5 % pendant un an pour les primo-accédants et un prêt à taux zéro sur 10 % de la somme empruntée. « Non, a rétorqué le président. Cela ne va pas faire baisser le prix de l’immobilier et c’est notre objectif.»
Il a annoncé que les terrains militaires désertés par les casernes seront donnés aux villes. « A elles d’y construire ce qu’elles désirent, des bureaux, des logements. » "
A MEAUX SARKOZY VEILLE A SA RELATION AVEC COPE
Publié le 28/11/2008 par Le Grand Journal - article repris du Figaro.fr
En visite à Meaux, fief UMP dirigé depuis treize ans par Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy a fait taire les commentaires sur une mésentente persistante qu’il aurait avec le patron des députés UMP. Le chef de l’État a préconisé une « solution de bon sens » pour les SDF.
«C’est ma septième visite à Meaux. Il y en aura, sans doute, une huitième pour quelque chose d’encore plus important !» Nicolas Sarkozy achève sous les applaudissements son discours, devant environ 1 200 militants UMP, réunis pour un de ses «meetings secrets», dont le chef de l’État raffole. Succès évidemment garanti dans ce fief UMP dirigé, depuis treize ans, par Jean-François Copé. Il n’en fallait pas plus pour regonfler le patron des députés UMP, contraint de gérer, ces derniers jours, la controverse autour du travail dominical, une des promesses présidentielles, ainsi que la délicate réforme de l’audiovisuel public, un dossier suivi de près par l’Élysée.
Avec cette visite de deux heures à Meaux, le président fait donc taire - au moins pour un temps - les commentaires sur une mésentente persistante entre les deux hommes. Sarkozy a donné du «mon cher Jean-François» à quatre reprises dans son discours. Mieux encore, Copé a eu droit à l’hélicoptère présidentiel spécialement affrété entre Paris et Meaux. Cerise sur le gâteau, Sarkozy est arrivé sur le chantier de la ZAC de l’Étang aux cygnes, en voiture, accompagné de… Copé. La ministre du Logement Christine Boutin a dû se contenter de suivre le cortège dans une autre voiture. «Nicolas m’a fait le grand jeu», confie Copé, pas mécontent d’accueillir le chef de l’État dans sa banlieue de Seine-et-Marne.
À Meaux, la visite présidentielle tombe à pic. Venu parler du logement, le président en profite pour préconiser sa solution dans le dossier des sans-abri : «Il faut agir de façon à ce que plus personne ne meure de froid en 2008 dans l’un des pays les plus riches au monde. C’est un scandale !» Décidé à mettre un terme à la polémique naissante sur l’hébergement d’office des SDF, le chef de l’État a donné raison à la fois à François Fillon et à Christine Boutin. «Le premier ministre a eu parfaitement raison de dire qu’on ne peut pas obliger quelqu’un à rester dans un centre d’hébergement d’urgence s’il ne veut pas », a-t-il commenté.
Un plan de soutien à l’économie le 4 décembre
Estimant que les sans-abri n’avaient pas la lucidité nécessaire pour décider s’ils souhaitaient ou non rejoindre un centre d’hébergement d’urgence en cas de grand froid, Sarkozy a préconisé de s’occuper d’eux dans un premier temps. « Cette personne-là, on lui donne à manger un bon repas chaud, on lui propose de la soigner, on lui permet de prendre une douche, on lui montre la chambre qu’on lui propose. Si elle n’en veut pas, elle s’en va, elle reprend la rue. C’est le respect de la dignité de la personne, c’est le respect de la liberté », a-t-il poursuivi en demandant au premier ministre et à sa ministre du Logement de recevoir les associations de soutien aux SDF pour imaginer un « équilibre de bon sens ».
Devant les professionnels du logement, le président a répété qu’il ferait des annonces précises le 4 décembre, jour de la présentation de son «plan de soutien très puissant à l’activité économique ». «Nous allons faire plus pour le logement, mais je veux que ce qu’on fasse permette de faire baisser les prix. C’est la priorité. On ne peut pas continuer de passer de bulles en crises» , a-t-il prévenu. Et comme la politique n’est jamais très loin avec Sarkozy, il a mis les rieurs de son côté en saluant les « ministres actuels, anciens et à venir».
Après Meaux vendredi, et Valenciennes mardi dernier chez Jean-Louis Borloo, le président va poursuivre sa tournée des barons de la droite. Mardi prochain, il se rendra à Antony, chez Patrick Devedjian, le président du conseil général des Hauts-de-Seine et patron de l’UMP. Avec ces déplacements, Nicolas Sarkozy se prépare à tourner la page de la présidence française de l’Union européenne et aborder la séquence suivante. Forcément très politique."