Hécatombe culturelle

Publié le 19 Juillet 2008

Le Bruit des Mots, librairie installée dans le quartier du Marché depuis 1999 baissera le rideau une dernière fois le 24 juillet prochain... O_O ...  que dire ? Bienvenue la FNAC ? Misère... Vive la culture à Meaux ! 





Voir également : Une Adresse : 11 place du Marché


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Article Le Parisien :

" LE BRUIT DES MOTS TOURNE LA PAGE
(vendredi 18 juillet 2008)
par Valentine Rousseau


«OH NON, quel dommage ! lâche Véronique. Les livres dégagent une âme ici, une odeur, on se sent bien... » Des regrets comme ceux de cette cliente, le libraire Didier Jouanneau en entend chaque jour.

Et chaque jour, les larmes lui montent aux yeux. La gorge nouée, le gérant du Bruit des mots est incapable de répéter que le rideau ne se relèvera plus après le 24 juillet. Fatigué de servir sa triste litanie, il a posé une affiche explicative dans sa vitrine.

Cette librairie avait ouvert quartier du Marché en décembre 1999, dans les anciens locaux du « Parisien ». Elle s'était spécialisée dans les sciences humaines. Dès le début, les dettes infiltrent le navire culturel. Didier Jouanneau se paie au smic et doit assurer le salaire de sa cogérante, Marianne L'Hôte.

En 2000, le chiffre d'affaires démarre à 262 000 €, il en faut 300 000 € pour payer les fournisseurs, le loyer, les deux salaires, les charges. « Nous avons toujours été en deçà du prévisionnel, même si les ventes augmentaient chaque année. Notre fichier de cartes de fidélité dépasse les 6 000 lecteurs », explique Didier Jouanneau, qui aura perdu 30 000 € dans cette affaire.


Pas d'indulgence de la banque

En décembre 2006, c'est l'incendie de trop, dû à un court-circuit électrique, à l'étage de la boutique. « On a passé deux mois à tout récupérer, les assurances n'ont pas tout remboursé et comme nous n'avions pas de trésorerie, la chute s'est accélérée. » La pression pour boucler les fins de mois, les agios qui s'ajoutent aux pénalités de retard de paiement des charges, la déprime. Didier Jouanneau devient taciturne, parfois désagréable avec les clients. En 2003, le Crédit agricole lui autorise un découvert de 20 000 €. « La nouvelle responsable des comptes professionnels m'a dit, en avril, qu'elle ne suivrait pas un renouvellement de bail. Elle concédait le découvert jusqu'à la fermeture, mais il m'a été supprimé depuis deux mois. »

Le Crédit agricole s'était montré plus indulgent avec le groupe immobilier Investimmo, qui a escroqué 170 victimes. La banque gérait les comptes du promoteur et accordait les prêts à ses clients. Elle amême réglé de sa poche l'un des fournisseurs d'une filiale d'Investimmo, dont l'avocat voulait bloquer les comptes ! "


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"IL NE RESTE PLUS QU'UNE LIBRAIRIE
V.R.

Meaux comptait quatre librairies en 2000, toutes en centre-ville : le Bruit des mots, Pétronille, spécialisée pour la jeunesse, la Librairie générale des écoles et la Grenellerie. Elles ont toutes fermé. En octobre 2006, bonne nouvelle, le Monde d'Arthur s'installe rue de la Cordonnerie, dans l'ancien commerce Blanc Coton.


La gérante, Sandrine Gauzère, s'est lancée seule après avoir travaillé douze ans dans une librairie parisienne. Comme le Bruit des mots, elle organise des rencontres avec des auteurs. « Je m'étais fixée dix mois sans salaire, j'ai réussi à me payer au bout de six mois. Mon premier bilan est positif, j'emploie même une étudiante à temps partiel », se réjouit la patronne. Son salaire dépasse le smic, de quoi encourager d'éventuels repreneurs du Bruit des mots.

www.lemondedarthur.fr. "

 

Rédigé par F.B.

Publié dans #700 Culture

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B
Boaf... il n'y a pas une banque pour racheter l'autre!Condition sine qua nun pour avoir une chance de réussir dans les affaires: ne rien devoir aux banques, jamais! ou alors, leur devoir des centaines de millions d'euros comme Tapie. Là, c'est vous qui tenez le banquier!
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L
c'est pas vrai?!quel tristesse... le crédit agricole encore dans toute sa splendeur... ça ne m'étonne pas d'eux de genre de méthodes...
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F
<br /> <br /> Oui c'est vrai. :-(<br /> <br /> <br /> <br />
B
Je vais moi même publier une chronique sur ce sujet: l'affiche explicative apposée dans la vitrine est très explicite et vaut la peine d'être lue...J'ai été particulièrement touché par la phrase sur "le gérant parfois désagréable" suivie de l'explication: "la peur paut prendre différents visages..." On comprend a posteriori pourquoi on ressentait une certaine réserve, au maximum de la froideur (je n'ai jamais été mal reçu, personnellement) quand on sait que le gérant vivait dans l'angoisse perpétuelle des échéances...Et de toute manière... quoi de plus froid qu'un site de vente par correspondance? On ne le répètera jamais assez: les livres n'y sont pas meilleurs marché, alors faites vivre les spécialistes de votre cité!!!!
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F
<br /> J'ai vu l'affiche aussi. Je lui donne raison sur tous les points. Faites moi signe quand vous l'aurez publiée cette note... je ferais une suite.<br /> <br /> <br />