Faits divers...
Publié le 25 Mai 2008
Je ne suis pas adeptes des faits divers. Je n'en relie pas l'information sur Meaux (le blog), tout simplement parce que j'estime que ce n'est pas son propos. Je le laisse à la Marne qui fait ça très bien. Pourtant je vais faire une double exception ici.
D'abord à cause d'un article, paru dans la Marne (n°3258) du mercredi 21 mai 2008, en page 5, et dont je vous met le scan ci-dessous, qui m'a donné envie de réagir.
Si l'acte de cet homme n'était pas d'une grande intelligence, il n'a fait de mal à personne. Et est-ce qu'à cause de cela, ça vaut vraiment la peine de l'envoyer en comparution devant la justice (qui a sans doute mieux à faire) ? Ne serait-il pas possible que la ville de Meaux (à qui le tort à été fait), ou qu'une association, ne puisse donner à cette homme une tente, ou de quoi construire l'abri qu'il demande ? Ce n'est pas la solution idéale, et je n'en ai pas à apporter aux problèmes des personnes sans domicile fixe. Mais il vaut mieux dépenser de l'argent en frais de justice ?
L'autre chose qui m'interpelle, c'est au sujet de l'affaire Lydia Guardo, qui défraye la chronique, et qui à plus d'un titre me fait l'effet d'une boule puante.
J'ai été contacté dans le courant de la semaine par un journaliste de France 2. Il doit venir réaliser prochainement un reportage sur l'affaire Lydia Guardo à Meaux - pour mémoire tout s'est passé à Coulomme, petit village de 400 habitants situé entre Meaux et Crécy-la-Chapelle. Et ce journaliste me demandait à tout hasard, parce qu'il avait lu sur Meaux (le blog) que je parlais de politique locale, si je savais qui aurait pu protéger Raymond Guardo (le beau père tortionnaire de Lydia) pendant toutes ces années ; celui-ci aurait été un militant actif du RPR sur Meaux.
Je lui ai répondu simplement que je ne m'intéressais pas à cette histoire et que je n'étais au courant de rien (ce qui est vrai), que je ne m'en occupais pas sur le blog. Puis de le renvoyer gentiment vers Bruce de Saint-Sernin le journaliste de la Marne (spécialiste des faits divers) qui a participé à révéler cette sordide affaire.
On peut compatir au calvaire subie par Lydia Guardo, violée et battue par ce monstre qui lui a servi de père et qui lui a fait 6 enfants, et qui est le seul vrai coupable de cette histoire. Mais parce que le coupable est mort, la faute est aujourd'hui rejetée sur les autres, ceux qu'on présente comme "ceux qui savaient et n'ont rien dit". Des propos qui font peser le poids de la culpabilité et de la honte sur un village tout entier, ses habitants, un maire, des voisins. Les journalistes, certainement pensant trouver dans ce fait divers une affaire dans la veine des affaires de séquestration (affaire Natalia Kampusch) qui ont fait les gros titres de l'actualité dernièrement, se sont mis a chercher un coupable (mort !) et des témoins qui n'en sont pas, en y melant des personnes sans rapport direct avec l'affaire. On n'est pas loin d'une dérive à la Outro : TOUS COUPABLE ! Intolérable ! Dégueulasse !
Je connais des gens qui vivent à Coulommes, dont je ne remettrais ni l'honneteté, ni l'intégrité, ni la morale en doute, et qui souffrent du harcelement des journalistes et des insultes proférées par des personnes soit disant "bien pensantes" et donneuses de leçon, qui viennent s'exprimer jusque sur le blog de la commune. Des propos d'une haine et d'une bétise choquante, qui me révolte au plus haut point.
J'apporte mon soutient moral aux habitants de Coulommes qui n'ont rien demandé, qui ne sont coupable de rien (je le répète le seul coupable était Raymond Guardo). Et j'avance aussi ceci sur le fait que cette affaire a été largement montée en épingle pour faire du sensationnel et de l'émotionnel, et qu'on a pris un parti et dit les faits avec une subjectivité qui ne laisse voir qu'une version tronquée de la vérité. Personne ne sais ce qui s'est passé vraiment. Et ceux qui pensent tout savoir de l'affaire d'après ce qu'ils ont lu dans la presse devraient y réfléchir à 2 fois avant de s'exprimer à son sujet.
Je ne jugerais pas Lydia Guardo, qui elle est vraiment. Elle a subi la monstruosité d'un homme, ce qui mérite largement réparation et compensation. Mais qu'un village entier, pris comme bouc émmissaire, et ses habitants, soient ainsi trainés dans la boue, traités de salaud et de lie de l'humanité, et en souffrent sans qu'ils puissent rien dire est innaceptable.