Muzik'Elles 2007 (4) : "On refait le Week-end" (2)
Publié le 26 Septembre 2007
Dimanche 23 septembre, troisième jour des Muzik'Elles.
C'est reparti pour le deuxième jour de concert (pour moi), en fait le troisième et dernier pour les festivaliers.
Je suis assez content des photos que j'ai pu réaliser la veille. D'ailleurs il faudra que je m'en contente. Lorsque je me présente pour 16h à l'entrée de l'enceinte de la scène Tauziet, on m'invite gentiment à laisser la sacoche que je porte autour du cou et son contenu à la consigne. Me voilà privé d’appareil photo. Et en plus je l'ai laissé sans broncher. Quelle andouille je suis ! J'aurais du protester ! Dire "pourquoi est-ce que je devrais laisser mon appareil photo alors que toutes les personnes qui sont passées avant moi ont gardées avec elles leurs mobiles dernière génération, qui font accessoirement appareil photo et enregistreur vidéo ? Vous leur avez confisqué à eux ?" Mais quelle andouille vraiment ! J'aurai du le cacher bien au fond de mon sac. Z'auraient rien vu ! Et je ne l'aurais pas regretté tout le long du concert. Parce qu'il n'y avait pas que des mobiles dernière génération dans les mains des spectateurs. J'ai même vu sur certains plans vidéo (ceux qui étaient diffusés sur l'écran de scène) des petits caméscopes levés bien hauts... Et ben flutte ! Voilà ce que c'est de respecter les règles... :-( . Vous aurez compris : pas d'image des concerts de Dimanche... Bon je me console en me disant que ça n'aurait pas valu les prises de vues des vrai photographes de concerts comme Rod : à voir sur Le-HIBOO [http://www.le-hiboo.com]. Celui-ci avait couvert les Muzik’Elles l’an passé, cette année… ?
Je rentre et cette fois je suis à l'heure. Je ne manquerais donc aucunes (et aucuns) artistes. Il fait toujours beau, même plus beau que la veille. Presque chaud.
Lors de cette journée sur le site Tauziet, le public tournera plus. Il y a ceux qui viennent pour Superbus, et puis il y a le public d'Olivia Ruiz. L’un laissant la place à l’autre. Le second un petit peu plus âgé que le premier. D’une bonne dizaine d'années. Voir 15. ^ ^
C'est Kaki King qui commence le show. Seule en scène, paraissant toute petite assise sur sa chaise au centre du plateau. Timide ? Elle n'échangera que quelques mots avec le public : "Bonjour je suis américaine" et "Thanks for listening and... you can get some CDs over ther, near the Kanterbrau, o maybe near the toilettes ?...near "sortie de secours" ?..." ce qui a fait rire le public. Kaki King c'est LA musicienne de cette édition des Muzik'Elles. Une guitare sur les genoux, une pédale à effets, et une « boite à boucles » (assez à la mode en ce moment), et c'est tout ce dont elle a eu besoin. Les mains s'agitent rapidement sur les cordes. La mélodie se fait, entre musiques atmosphériques et BO de film, assez proche de l'univers d'un Mike Oldfield (mon avis) ou peut-être d'un DJ électro-lounge (?). J'ai beaucoup aimé le titre "Gay son of lesbian mothers" (bon ok le titre est bizarre... :-s), mais je pense ne pas avoir été le seul happé par la montée en puissance de ce morceau. A réécouter sur le myspace de Kaki
[http://www.myspace.com/kakiking]
J'ai l'impression qu'il n'y a eu que 4 ou 5 morceaux. Beaucoup moins que ce à quoi ont eu droit les artistes de la veille. Impression confirmé par Mademoiselle K qui s'adressant au public dit :
"d'habitudej'parlevitemaislaj'vaisparlerencoreplusviteparcequ'onn'aque30miniute-
et30minutesc'estpasbeaucoup30minutesçafaitchierputain30minutesmerdebon-
j'arretedeparler"
Oui Mademoiselle K à raison 30 minutes c'est court ! Et c'est dommage parce que Mademoiselle K on en redemande. Que Mademoiselle K c'est du bon gros rock que la Mademoiselle en question a une "présence" sur scène... très agréable ^ ^. Les titres s'enchaînent, "Jalouse", "le cul entre deux chaises", "ça me vexe"... Elle envoie le bois Katerine. Et ça le fait ! Même quand ça guitare tombe en rade, même quand l'ampli tombe en rade en même temps que la guitare qui vient de tomber en rade. Ce qui lui donne l'occasion d'improviser sur la chose. Mademoiselle K ça a plu. Moi je dis MADAME !
Bon en même temps le public de Mademoiselle K c'est presque le même que celui de Superbus. Presque.
Après Zazie, Superbus c'était LE groupe pour lequel le public s'était déplacé. Un public de lycéen(ne)s voir collégien(ne)s. Un public branché par une pop acidulée. Une pop - boule de gomme. Celle que balance Jennifer Ayache et ses musiciens. Superbus. Inutile de vous préciser l'impatience qui montait du public pendant le déménagement des instruments sur la scène. Déménagement qui sembla duré assez longtemps. Ça donnera l'occasion à Eric Jean Jean de jouer une fois de plus avec le public : "Pour qui vous êtes venus ?" SUPERBUUUUUUUUUS ! "L'hystérie" quand enfin le groupe apparaît. Que la musique commence à monter. Jennifer arrive avec un bouquet de grandes roses rouges dans les bras qu'elle lance au public. Entrée spectaculaire. Mais alors j'ai cru que ma tête allait décoller quand le batteur à frappé sur sa grosse caisse pour marquer le début de la chanson "Lola". Superbus c'est aussi « super-aourdissants ». Un peu abusé quand même de mettre autant de son sur la batterie. Vous en avez les os qui claquent. C'est le seul concert, avec celui de Melissa Mars mais le problème est un peu différent, où il y a eu pour moi un problème au niveau du son.
Enfin Superbus c'est bien quand même. C'est bien parce que comme Mademoiselle K, et même comme le concert de Zazie, ça sonne ROCK. Le rock comme savent le faire les anglo-saxons. D'ailleurs on peut trouver des liens de parentés avec certains artistes anglais ou américains. Comment ne pas voir Tori Amos en Zazie quand elle se met au piano, le timbre de Marianne Faithfull dans la voix de Biyouna, la petite soeur de Juliette Lewis en Adrienne Pauly... Quand on a commencé à entendre Superbus, on comparait Jennifer Ayache à Gwen Stefani (No Doubt). Pour ce que j'en ai vu pendant le concert de ce week-end, je pensais plus à Shirley Manson (non pas Marilyn... Shirley) et Garbage. Enfin on reste dans la descendance des emblématiques Blondie et leur chanteuse, la très glamour Deborah Harry. L'esthétique noir-blanc-rouge qu'arborait Superbus dans ses costumes et sur son affiche serait-il d'ailleurs une référence au tubesque album Parallel Lines de Blondie ? Pour le rock à la française la balle serait dans le camp des filles en ce moment : Peut-être bien !
Le son est gros. Les chansons énergiques. Jennifer déclenche même des séances "d'hystérie collective". Et ça le fait ! Mais entre, c'est un peu mou. Les chansons ont du mal à s’enchaîner. Ce n'est pas exclusif aux Superbus. J'ai trouvé que les artistes en général à l'affiche de ces Muzik’Elles, étaient un peu... comment dire... fatigués, pas forcément en place, un peu dilettantes... Serait-ce la faute du bar à vin du village des artistes ? lol. Ou peut-être une certaine démotivation ? Qu’ils sont là, plus pour la vente, la promo, comme dans un show case, plus que pour le show ?
Enfin, le public semble "kiffer". Moi aussi.
Dernière pause avant le dernier spectacle. Encore une attente assez longue. Les jambes fatiguent. Les genoux fatiguent. L’épaule qui porte le sac fatigue. Il faisait un peu chaud pendant Superbus, et maintenant il commence à faire un peu froid. La nuit tombe. Pour nous faire patienter, à nouveau des images des coulisses du spectacle. Lors des autres coupures on a pu voir des images des concerts de la veille, fraîchement montées par l’équipe technique. Celui auquel j'ai assisté. Et aussi des images du concert de Maurane au Luxembourg. On la voit en duo avec Nolwenn Leroy. Maurane on la retrouvera avec Olivia Ruiz plus tard en scène.
Pendant ces pauses, ces changements entre deux scènes, cette année les organisateurs ont pensé combler un peu l'attente des spectateurs en envoyant des "artistes-bouche-trou". N'Java la veille, et là avant Olivia Ruiz : Skye (http://www.skye-skye.com/). La chanteuse, joli brin de fille, elle ressemble à Anaïs j'ai pensé, se présente au bord de la scène et commence à entamer quelques morceaux folk de son répertoire, à la guitare. Il faut du courage pour faire ça, parce que venir chanter au moment ou les gens ont le moins envie d'écouter autre chose que l'artiste qu'ils sont venus voir, chanter pour combler un espace vide, quand les gens en profite pour aller se vider la vessie ou se la remplir à la buvette, et quand la fatigue se fait sentir... ben il faut le faire ! La mission pour Skye comme pour N'java n'était pas facile mais ils sont applaudis. Peut-être pas aussi bien qu’ils devraient, mais le public fait ce qu'il peut. Dur le rôle d'artiste bouche-trou !
Et voilà le dernier concert du festival. Et voilà Olivia Ruiz.
Le premier morceau c'est du PUNK, "Drunken Butterfly", dans lequel elle entraîne à contre emploi Maurane et la décalée (voir complètement a coté de ses pompes, mais c’est pour ça qu’on l’aime) Brigitte Fontaine. Voilà comment elle a voulu commencer ce concert qui va vite prendre des airs d'émission de variété façon Maritie et Gilbert Carpentier. Variété, pas à cause du Twist rétro sur lequel Olivia présente ses musiciens, dés la seconde chanson ("J'aime pas l'amour"). Mais c'est le mélange des genres, rock et chansons françaises (hilarant duo Ruiz-Fontaine sur "Tel qu'il est"), un moment de danse vraiment beau avec Bianca Li, une interlude pendant le spectacle dont elle fera l'honneur aussi à Thomas Fersen qui viendra chanter un "Chat Botté" qui emmènera le public (on ne veut plus les quitter quand on les enfile / essayer c'est adopter les mules en reptile /...), et puis on sentait bien qu'Olivia Ruiz avait pris plaisir à faire venir des artistes qu'elle aime, et à chanter avec eux. Ce qui nous a donné droit a de très beau moment comme le trio entre Bernard Lavilliers, Didier Blanc (le papa d'Olivia), et Olivia sur "Betty". Bernard Lavilliers bien plus à l'aise sur cette chanson que sur La Salsa juste avant et sur laquelle il n'était pas du tout en place (trop de gesticulations) ! On l'excuse. Il n'a pas été le seul à avoir eu des ratés. Les blancs, les trous de mémoire, les erreurs de démarrage sur certains refrains, il y en a eu. Je crois que les artistes ont un peu déçu quand ils lisaient les paroles sur papier ou sur prompteur...
Olivia Ruiz qui avait carte blanche pour ce concert a su vraiment faire un spectacle très fédérateur en prenant des choses très différentes. Allant du rock pur et dur à la ballade, mélangeant Brigitte Fontaine, Bernard Lavilliers, et Bianca Li. Et sans être gniangian. Une chanson qui illustre bien cet état d’esprit, c'est la reprise de "Marcia Baila". Le carton qui fait les mariages réussis, et qu'Olivia a interprété brillamment en duo avec Jehro (ou était-ce Raul Paz ?). Tout le monde a réagi, tout le monde a été pris et emmené par la chanson, tout le monde chantait, les vieux les jeunes, tout le monde... La force de cette chanson est incroyable. Que vous soyez métalleux, gothique, fan de rock ou de chanson française, de disco, de danse, "Marcia Baila" tout le monde la chante et tout le monde la danse. L'un des meilleurs moment de ces Muzik'Elles. Ça aurait été bien si ça avait été les Rita Mitsouko qui lavaient 'interpréter... Les organisateurs pourraient peut-être songer à les faire venir l'année prochaine ! :-D
"Taille moi les hanches à la hache / j'ai trop manger de chocolat... " Et j'ai surtout mal aux genoux a être rester debout pendant presque 5h. C'est la dernière chanson... Avant dernière chanson de la soirée. Je ne m'attarde pas trop. Pas parce qu'il est tard (21h-21h30) mais pour éviter la cohue à la sortie. Et je dois encore récupérer mon appareil photo à la consigne. Je passe dans le village du festival, les stands dévalisés remballent. Il me semble qu'il y en a moins que l'an dernier. J'avais bien aimés les bifanas du stand portugais, mais cette année je ne les ai pas vus. Avoir mis un stand de prévention routière, prévention de l'alcoolisme, face à la grande buvette à la marque d'une bière (d'ailleurs c'était Kanter ou Kro ? Je les confonds toujours), m'a fait sourire. Fallait l'faire quand même ! Franchement on pourrait se passer de stand de prévention en bannissant l'alcool du festival. Surtout que je ne l'aurai pas pensé, mais j'ai croisé plusieurs personnes pas mal alcoolisées ! o-O. J'sais pas, mais on vient pas à un festival de musique pour se bourrer la gueule, si ?
Dernier petit tour en ville, je remonte l'avenue Allende vers le centre. Place Sauvée de la Noue devant le Sparrows ça braille "La vie en Roooooo-zeuuu". Ça me fait sourire. Dans la tête j'ai encore "la femme chocolat". Content de ce week-end en musique. Je passe Au Bureau pour un dernier verre et je rentre me coucher.
(À suivre : "un bilan du festival")