Un pont habité à Meaux (1)

Savoir si il est possible ou non de faire un pont habité à Meaux n'est pas vraiment important. Pourtant c'est de ça dont il sera question ici ! Mais alors pourquoi justement consacrer un article à ce sujet si ce n'est pas important ? Parce qu'il y a un intérêt quand même derrière ça. Sauf qu'il faut comprendre que la finalité du propos ne réside pas dans le sujet en lui même (un pont habité), mais dans la réflexion même autour de cette idée, et des questions engendrées qui à leur tour viennent alimenter la réflexion sur la ville. Par exemple, pour vous donner un aperçu de ces questionnements, à suivre : comment se réapproprier (les berges) la Marne ? Quel patrimoine pour Meaux ? Meaux est-elle une ville touristique ? Une ville attractive ? etc.


L'idée d'un pont habité n'a que stricte valeur d'exemple. On pourrait très bien imaginer le même genre d'article en prenant comme sujet la réhabilitation de l'ancienne prison de Meaux, un plan de piste cyclable pour l'agglomération, la création d'un jardin public, la venue d'une FNAC ou d'un cinéma multiplexe en centre ville, etc. Toute idée qui vous est passé un jour par la tête (concernant la ville, s'entend) est valable au même titre. L'idée du pont habité m'amuse un peu plus parce qu'elle m'est venue par une façon qui est un rêve (au sens propre du terme). Et que la formalisation de ce rêve, à travers un photomontage que je vous présentais dans l'article précédent, m'a fait penser qu'il y avait peut-être plus à dire autour de cette idée. Et que de se contenter de montrer une jolie image ne suffisait pas. Je ne prétends pas à une idée originale, parce qu'on le verra ce projet trouve un écho fort avec les anciens moulins et la question de leur reconstruction, après l'incendie qui les a ravagé, à laquelle on a finalement renoncé.


L'argumentation à suivre ne se veut pas exhaustive. Elle ne peut pas l'être, le format blog ne s'y prête pas. Ce ne sont que des pistes de réflexion qui sont lancées. Au lecteur de se les réapproprier et de les continuer si l'envie lui dit...



Un pont habité à Meaux... mais pour quoi faire ?

Pour l'image de la ville ! Sans chercher plus loin, décider de construire un bâtiment sur le pont du Marché, ou ailleurs sur la Marne (on verra plus loin que le pont du Marché est le choix de lieu le plus évident), c'est faire un geste qui revient à dire : "hé-ho ! Regardez moi, j'existe!".

On est dans le projet d'image. Une image en forme d'architecture. Une image de la ville et pour la ville. Pour faire simple, c'est la Tour Eiffel pour Paris.

L'architecte américain Frank Gehry, auquel j'ai emprunté le projet de la future fondation Louis Vuitton pour illustrer ma vision, est (ça tombe bien !) devenu emblématique de ce type de démarche, qu'elle soit publique mais le plus souvent venue du privé : c'est le cas de la Fondation Louis Vuitton pour le groupe de luxe LVMH, mais aussi le Walt Disney Concert Hall pour Disney (http://fr.wikipedia.org/wiki/Walt_Disney_Concert_Hall), ou la "cité du vin" (complexe hôtelier et de vinothérapie) d'un vignoble espagnol (http://www.marquesderiscal.com/). Et c'est encore le cas pour sa réalisation la plus connue et reconnue :  le Musée Guggenheim à Bilbao (http://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_Guggenheim_(Bilbao). Cette ville basque espagnole d'environ 350 000 habitants (ce qui n'est pas petit - à peu près l'équivalent de Toulouse en France), a accédé soudainement à une certaine notoriété, au delà des frontières de l'Espagne, grâce à ce musée qui est une fondation privée (à la différence du Louvres par exemple) et qui abrite les collections Guggenheim. D'ailleurs aujourd'hui elle n'est connue essentiellement que pour ça. On ne va pas comparer Bilbao et Meaux, mais à moindre échelle la démarche est exactement la même. Exister. Devenir une attraction. Tout comme l'étaient les vieux moulins à leur époque.


(à suivre) 

Ci dessus : Le Musée Guggenheim à Bilbao. Construit par Franck O'Gehry (1992). Plus près de nous, on peut voir le travail de l'architecte à Chessy (77), puisqu'on lui doit aussi le Disney Village. Depuis sa constrution le Disney village a subit de sérieuses modifications, pour diverses raisons allant du simplement fonctionnel (difficulté d'organiser des scènes à cause de la trame de poteaux marquant l'espace du festival) à la volonté de coller plus au goût de la clientèle Disney et l'esthétique de la compagnie. Aujourd'hui ce qui faisait l'intéret de cette architecture : sa trame de poteau reliées par des lignes formant comme "un ciel étoilé", n'est plus visible. Dommage...