Démolition de la passerelle du Marché.
Publié le 20 Juillet 2007
Voilà, les travaux commencent. Ils devraient durer quelques semaines (quelques mois).
Quel gâchis quand même ! Dire que la rénovation de cette passerelle aurait coûté autant que sa destruction (environ 1 M d'€ contre 800 000 €). Si on s'y était pris à temps on aurait bientôt eu deux passerelles au dessus de la Marne !
Enfin comme le rappelle l'un des panneau installé quai Victor Hugo, face à l'Hôtel de Ville, je site : "Faute d'entretien pendant des décennies, cette passerelle devenue dangereuse a été interdite à la circulation en 2003. Du 16 juillet à fin août 2007 elle sera démontée."
Maladresse ou courage de la part de la municipalité d'avouer sa responsabilité dans cette affaire ? Car c'est sa faute (et là il n'y a pas a mettre de bémole) d'avoir laissé pourrir cette passerelle qui au final aurait bien pu continuer de servir les meldois.
"Faute d'entretien". Et si il n'y avait que la passerelle... Hélas, les exemples ont eu tendance à se multiplier depuis un an ou deux à Meaux. Allant de "simples" effondrements de la chaussée ici et là, à des choses plus spectaculaires, comme l'effondrement d'une partie de la Chaussée de Paris, ou du quai Lupette (écluse du canal de Cornillon, emportée lors des crues de l'hiver dernier), ou dans la récente actualité la "fuite" du canal de l'Ourcq. Que penser aussi du patrimoine bâti des logements sociaux que l'on détruit aujourd'hui ? La faute est toujours humaine. Toujours un manque d’entretien.
Ne pas croire bien entendu que seule Meaux est concernée par le problème. Demandez par exemples aux usagers des lignes SNCF de l'est parisien, ce qu'ils pensent de la façon dont la SNCF entretient son réseau ferré ?
A Meaux "on" n'a pas encore compris de toute évidence à quel point il était important d'entretenir son patrimoine. "On" n'a pas encore compris à quel point il était important de connaître sa ville. Ce qu'elle est. Comment elle est faite. Comment elle fonctionne...
Et quand "on" parle de Développement Durable, il serait peut-être temps de s'attaquer à la question. Parce que c'est là que tout commence. Parce qu'une ville bien entretenue, une ville qui marche bien (comme un objet technique, ce qu'elle est aussi), c'est déjà une ville durable. Là, pour le coup, elles sont loin les notions de développement durable ! Et ce n'est pas en mettant des rustines qu'on arrange forcément les choses.
Une raison de plus de poser la question du patrimoine (infrastructure et réseaux) de la ville, est la voie absolument insensée sur laquelle s'engagent les villes malgré elles aujourd'hui. Avec notamment, l'ouverture à la concurrence des réseaux d’énergie.
Vous ne voyez pas de quoi il s'agit ? Vous savez que vous avez le choix entre plusieurs fournisseurs de téléphone mobile par exemple ? Bon, et bien eux n'ont qu'une influence minime sur la ville, puisque leur réseau se crée par l'installation d'antennes relais essentiellement. Evidemment on peut aussi trouver à redire à la multiplication des antennes relais (paraît que ça cause des cancers !). C'est déjà plus complexe quand on parle d'Internet par exemple, quand il est question de réseaux de fibres optiques, etc. Depuis peu, on a ouvert la concurrence aux fournisseurs d'énergie. Or ceux là que je sache ne font pas apparaître le gaz ou le courant chez vous par magie. Non, ils ont besoin de tubes, de tuyaux, de câbles. Tout ça se retrouve enterré avec tout un tas d'autres tubes, de tuyaux, de câbles, sous vos pieds, dans le sol de la ville. Et c'est la qu'il y a un problème. Parce que multiplier ces réseaux c'est non seulement rajouter a un patrimoine existant dont on ne sait même pas qui va l'entretenir au final (le problème se pose déjà chez EDF GDF), mas c'est aussi faire du sol de la ville un ramassis de réseaux bêtes, qui s'ignorent les uns les autres et qui ignorent la ville. Tout ça est anti-Développement Durable au possible (j'insiste beaucoup sur le terme mais ce n'est pas moi qui est abordé le sujet en premier). Dans les conditions de multiplications de ces réseaux (d'énergie de téléphonie), il n'est pas difficile d'imaginer que des "accidents" risquent d'arriver, du type fuite d'eau, fuite de gaz, à cause d'une canalisation qui aura vieillit prématurément, etc. Ca on connaît déjà. Mais aussi des accidents qui pourraient intervenir par négligence humaine. Par manque de connaissance des réseaux. Imaginez : un fournisseur d'énergie vient faire des travaux dans votre rue, il creuse, pose ses tuyaux, rebouche le trou, remet du goudron. Manque de pot, en posant ses tuyaux il a coupé les câbles fibre optique qui amènent l'Internet et la télé chez le voisin. Obligé de recreuser ! Heureusement qu'il n'a pas touché l'alimentation du gaz, c'est la rue entière qu'il aurait pu faire sauter !
Et je caricature à peine. Ce genre de choses ça arrive !
Ne pas penser la ville et son entretien, son patrimoine, parfois juste pour faire des économies de bout de chandelle, un jour on fini par le payer, et très cher (au sens propre du terme).
Des solutions ? Des réseaux ça se pense. Si on veut faire la ville durable, simple d'entretien, il faut proposer des solutions techniques qui vont pouvoir permettre de gérer ces problèmes de réseaux. Une pourrait être par exemple la création quand cela est possible de "trottoirs techniques", dans lequel on fait passer les réseaux. Ce genre de disposition cause un investissement important au départ, mais source d'économie à moyen et long terme. Il évite aussi la multiplication anarchique des plaques et autres pièces de métal sur la chaussée.
Il en va de même avec les infrastructures routières, les ouvrages d’art : j’ai déjà tiré le signal d’alarme sur l’état des ponts à Meaux, et surtout le Pont du Marché et le pont Neuf… Il avait été annoncé une réfection de la passerelle du barrage, en est-il toujours question ? Bon…
Enfin, qu’on retienne que la première attitude à avoir reste celle de "connaître" la ville ! Et on pourra espérer alors que ce genre d'incidents arrive moins souvent. Avec ça et une bonne dose de bon sens... :-)